Les employés des douanes sonnent l’alarme
OTTAWA | Les agents chargés d’accueillir les demandeurs d’asile à la frontière sonnent l’alarme, craignant de ne pas être suffisamment nombreux pour faire face à l’arrivée d’une vague encore plus importante de réfugiés clandestins avec le beau temps.
Si le phénomène des réfugiés entrant illégalement au pays en provenance des États-Unis n’est pas nouveau, il est monté en flèche depuis l’élection de Donald Trump.
Le président du syndicat représentant les employés des douanes canadiennes, Jean-Pierre Fortin, indique qu’environ 3000 demandes d’asile de ce type sont en traitement depuis novembre. «C’est un peu hors capacité, surtout en termes de ressources, et là, on craint surtout le temps plus clément et plus chaud qui s’en vient. C’est évident que lorsqu’il fait très froid, il y a moins de réfugiés qui arrivent», signale-t-il.
HAUSSE DES EFFECTIFS
M. Fortin, qui représente 7000 agents, estime que le fédéral doit hausser ses effectifs. Selon lui, il faudrait rouvrir les quelque mille postes qui ont été abolis à l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) sous les conservateurs en 2012. Il croit aussi qu’une patrouille devrait être mise sur pied pour sillonner la centaine de routes du Québec qui séparent les postes de douanes et par lesquelles les demandeurs d’asile arrivent à se faufiler dans le pays.
L’avocat en immigration Éric Taillefer soutient que cette situation ne pose pas nécessairement un risque pour la sécurité des Canadiens, mais qu’elle ajoute une pression sur le système.
« INQUIÉTANT »
«C’est plus au niveau des ressources médicales, psychologiques, d’hébergement pour traiter les demandes d’asile. C’est un peu plus inquiétant, parce qu’on voit que les intervenants sont de plus en plus à bout de souffle», dit-il.
Le bureau du ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, fait pour sa part valoir que des ressources additionnelles ont été mises en place pour faire face à l’explosion des demandes.
«La Gendarmerie royale du Canada (GRC) et l’ASFC ont augmenté leurs ressources pour gérer l’arrivée croissante de demandeurs d’asile, et nous avons confiance en leur capacité de mener à bien leur mandat», a indiqué son porte-parole.