La famine déclarée au Soudan du Sud
JUBA | (AFP) Pour la première fois, le gouvernement sudsoudanais a déclaré l’état de famine dans plusieurs zones du pays, une situation que les agences humanitaires déplorent d’autant plus qu’elle est «causée par l’homme», à savoir par la guerre qui ravage le pays depuis plus de trois ans.
Plusieurs zones de la région d’Unité (nord) sont désormais «classées comme étant en famine (...) ou courant le risque d’être en famine›, a déclaré à la presse Isaiah Chol Aruai, président du Bureau national des statistiques, se fondant sur l’échelle IPC, le critère le plus utilisé pour classifier la sécurité alimentaire.
Hier, trois organisations des Nations unies, le Fonds pour l’enfance (UNICEF), le Fonds pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM), ont indiqué que 100 000 Sud-soudanais de la région d’Unité souffraient de famine, le niveau le plus élevé de l’échelle IPC.
Environ 1 million de Sud-soudanais risquent par ailleurs la famine dans les prochains mois, selon la même source.
«Lorsqu’on déclare officiellement l’état de famine, cela veut dire que les gens ont déjà commencé à mourir de faim», ont indiqué ces trois organisations dans un communiqué commun. «Cette situation alimentaire est la pire depuis le début des combats (de la guerre civile) il y a plus de trois ans».
1,4 MILLION D’ENFANTS
Près de 1,4 million d’enfants risquent de mourir de la famine cette année au Nigéria, en Somalie, au Soudan du Sud et au Yémen, selon l’UNICEF.
Au Yémen, où une guerre civile fait rage depuis près de deux ans, 462 000 enfants souffrent de malnutrition sévère et ils sont 450 000 dans le nord-est du Nigeria, où sévit le groupe islamiste Boko Haram.
La sécheresse en Somalie a laissé 185 000 enfants au bord de la famine et ils seront quelque 270 000 d’ici quelques mois, a mis en garde l’agence onusienne.