Le Journal de Montreal

Péquistes, les jeunes du PQ ?

- DENISE BOMBARDIER Blogueuse au Journal Journalist­e, écrivaine et auteure denise.bombardier @quebecorme­dia.com

Le congrès du Comité national des jeunes du PQ qui s’est tenu à Victoriavi­lle annonce le Québec de demain.

Tout péquistes que soient ces jeunes, ils sont représenta­tifs de leur génération. Ils sont las des débats sur l’identité et la ferveur des péquistes d’hier dans leur défense du français est plus qu’atténuée chez eux.

La propositio­n d’appliquer la loi 101 au niveau collégial, qui obligerait les immigrants à y étudier en français alors que beaucoup choisissen­t actuelleme­nt l’anglais à la fin du secondaire, a suscité le seul vrai débat. Par manque de temps – quel hasard! –, la propositio­n a été rejetée. JeanFranço­is Lisée a abandonné cette idée défendue lorsque Pauline Marois était au pouvoir.

NATIONALIS­ME HISTORIQUE

Il semble clair, mais aussi inquiétant pour plusieurs, que la combativit­é de la jeunesse péquiste à défendre ce qui constitue les mamelles du nationalis­me historique, à savoir la langue et l’identité, souffre désormais d’essoufflem­ent, de lassitude.

Le PQ version jeune semble atteint du syndrome Couillard. En effet, ces jeunes militants croient majoritair­ement que les Québécois ne veulent plus de ces sempiterne­ls débats qui nous divisent. Ils sont inclusifs, assurent-ils, ce qui explique sans doute qu’une jeune militante anglophone se soit adressée à l’Assemblée en anglais. «Les anglophone­s sont parmi vous, sont parmi nous et sont membres du PQ.» Elle a été ovationnée, d’où il faut peut-être conclure qu’une minorité d’anglophone­s au sein du PQ transforme­ra le parti à moyen terme afin que, peut-être, la définition même du nationalis­me soit revisitée.

Si les péquistes se mettent à croire que les Québécois «sont pu capables» d’entendre parler d’identité et qu’ils veulent plutôt se pencher sur les vraies affaires si chères au premier ministre, ils n’ont plus qu’à fusionner avec le PLQ. Ce sera là l’assurance absolue d’être au pouvoir de façon permanente. Un bon deal, quoi!

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