Début de la commission sur les sources journalistiques
Une vingtaine de demandes pour un statut ont été faites
Pas moins de 21 personnes ou organismes ont manifesté leur intérêt pour participer à la Commission d’enquête sur la protection de la confidentialité des sources journalistiques.
Une étape importante a été franchie hier pour ces travaux. Le juge Jacques Chamberland a entendu les différents demandeurs désirant prendre part au débat. Les audiences devraient débuter au printemps prochain.
La liste des 21 demandeurs pour obtenir un statut comprenait différents groupes de presse, dont Québecor Media.
«C’est primordial pour nos 400 journalistes et chroniqueurs dans nos salles de rédaction chez Québecor de pouvoir protéger leurs sources pour qu'ils puissent informer la population sur des sujets sensibles, a dit Dany Doucet, rédacteur en chef du Journal de Montréal. La confidentialité des sources journalistiques, c’est essentiel pour maintenir le contre-pouvoir des médias et assurer le bon fonctionnement de notre démocratie.»
Parmi les autres demandeurs, notons la Ville de Montréal, le Service de police de Montréal (SPVM), la Fraternité des policiers de Montréal, la Fédération professionnelle des journalistes, le Directeur des poursuites criminelles et pénales et la Conférence des juges de paix magistrats du Québec.
Deux enquêteurs du SPVM accusés au criminel, David Chartrand et Fayçal Djelidi, souhaitent aussi intervenir lors des audiences puisque lors d’une enquête les visant, des conversations téléphoniques de journalistes auraient été épiées.
TROIS VOLETS AU MANDAT
La Commission a été créée en novembre dernier, suite aux révélations selon lesquelles les téléphones de certains journalistes avaient été mis sous écoute par le SPVM et la Sûreté du Québec.
«Le mandat de la Commission est d’enquêter sur les pratiques policières en matière d’enquête, susceptibles de porter atteinte au privilège protégeant l’identité des sources journalistiques», a indiqué le juge Chamberland. Ce dernier, aidé des commissaires Alexandre Matte et Guylaine Bachand, se penchera aussi sur les allégations d’interventions politiques auprès des corps de police, ainsi que l’obtention d’autorisation judiciaire susceptible de mettre en péril la confidentialité des sources journalistiques.
Il sera possible de suivre les audiences publiques en direct ou en différé sur le site internet de la Commission.