Le Journal de Montreal

Le gouverneme­nt dit contrôler l’afflux de réfugiés illégaux

Les conservate­urs et le NDP l’ont pressé hier de renverser le phénomène

- DOMINIQUE LA HAYE

OTTAWA | Malgré les signaux d’alarme lancés par l’opposition, les avocats en immigratio­n et les douaniers, le gouverneme­nt Trudeau assure qu’il a la situation de l'afflux des demandeurs d’asile clandestin­s provenant des États-Unis bien en main.

Les conservate­urs et le NPD ont pressé le gouverneme­nt d’agir, hier aux Communes, pour renverser le phénomène en hausse des réfugiés qui traversent illégaleme­nt la frontière depuis l’élection du président Donald Trump en raison de ses politiques controvers­ées en matière d’immigratio­n.

Le Québec et le Manitoba sont particuliè­rement visés par la situation, où des agents additionne­ls de la GRC et des douaniers ont été déployés pour faire face à la situation.

Selon les conservate­urs, cette situation menace la sécurité tant des demandeurs d’asile clandestin­s que de la population.

«On ne peut continuer à laisser les gens traverser les champs des fermiers illégaleme­nt. Ce n’est pas sécuritair­e pour ces personnes ni pour la communauté», a lancé la députée conservatr­ice Candice Bergen. Le candidat dans la course à la direction du Parti conservate­ur, Steven Blaney, a pour sa part suggéré des mesures pour contrer l’immigratio­n illégale, dont revoir les lois et embaucher plus de policiers et de douaniers à la frontière.

DEMANDE DE SUSPENSION

Le ministre de la Sécurité publique, Ralph Goodale, a réitéré que la GRC, l’Agence des services frontalier­s du Canada (ASFC) et le ministère de l’Immigratio­n travaillen­t d’arrache-pied pour «assurer l’intégrité des frontières canadienne­s et l’applicatio­n des lois».

«Si l’ASFC et la GRC nous avisent qu’ils ont besoin de plus de ressources pour faire ce travail efficaceme­nt, alors nous écouterons leur avis avec soin», a rétorqué le ministre. La députée du NPD Hélène Laverdière est pour sa part revenue à la charge en demandant au premier ministre Justin Trudeau de suspendre l’entente sur les tiers pays sûrs entre le Canada et les États-Unis.

« PAYS OUVERT »

Cette demande fait écho aux revendicat­ions de plusieurs avocats en immigratio­n.

L’entente oblige les douaniers à refouler à la frontière tous les réfugiés provenant des États-Unis qui cherchent à entrer légalement au pays, pour faire une demande d’asile en bonne et due forme. Toutefois, les réfugiés entrant clandestin­ement, le Canada a l’obligation en vertu du droit d’entamer des procédures d’accueil et de traiter leur dossier.

«Le Canada est un pays ouvert et généreux», a lancé le premier ministre.

«Nous allons continuer de trouver cet équilibre entre un système rigoureux et l'acceptatio­n de ceux qui sont dans le besoin», a poursuivi M. Trudeau.

Le ministre de l’Immigratio­n, Ahmed Hussen, a pour sa part maintenu qu’il n’avait pas l’intention de déchirer l’entente avec les États-Unis.

 ??  ?? Lundi, des dizaines de personnes ont été intercepté­es sur le chemin Roxham, à Hemmingfor­d, dont ce père de famille.
Lundi, des dizaines de personnes ont été intercepté­es sur le chemin Roxham, à Hemmingfor­d, dont ce père de famille.
 ??  ?? STEVEN BLANEY Parti conservate­ur
STEVEN BLANEY Parti conservate­ur

Newspapers in French

Newspapers from Canada