Le gouvernement critiqué par des groupes de défense des aînés
QUÉBEC | Le gouvernement Couillard est toujours sur le grill en raison de sa volonté de rehausser le seuil d’admissibilité du crédit d’impôt sur l’âge alors qu’il annonce une baisse d’impôt pour les dirigeants d’entreprise.
Québec est vertement critiqué depuis pour avoir haussé l’âge d’admissibilité au «crédit d’impôt en raison de l’âge», qui peut atteindre près de 500$ cette année. Les Québécois nés après 1951 n’y auront plus droit avant d’avoir 70ans, comparativement à 65ans auparavant.
Cette compression finance un nouveau crédit d’impôt pour inciter les personnes de plus de 62 ans à rester au travail.
ENGAGEMENT
Durant la période de questions, le ministre des Finances Carlos Leitao s’est engagé en chambre à ne pas pénaliser les aînés les plus défavorisés. Il a affirmé que des mesures de compensation seraient annoncées au budget et qu’il songeait même à remettre à plus tard la réforme.
«Je m’engage ici, il n’y aura pas un seul aîné vulnérable qui sera affecté par la décision qui a été prise», a-t-il lancé.
Son bureau n’a toutefois pas donné de définition exacte d’«aîné vulnérable».
RETRAIT DEMANDÉ
Peine perdue: les groupes de défense des personnes âgées disent avoir perdu confiance et demandent un retrait inconditionnel de la réforme. Judith Gagnon, de l'Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées, pense qu’il y aura des conséquences politiques.
«Nous sommes nombreux. On a de la mémoire, on n’a pas de perte cognitive. Ça va avoir, à long terme, un impact majeur, je vous le dis», a-t-elle lancé lors d’un point de presse en compagnie de tous les partis d’oppositions et d’un front commun d’organismes.
Pour Danis Prud’homme, du réseau FADOQ, si Québec ne corrige pas son erreur, «il vient d’envoyer un message politique très fort qu’il n’en a rien à cirer de la population».
Le Parti québécois a pour sa part fait un lien entre cette décision et la baisse d’impôt annoncé hier matin pour les dirigeants d’entreprise.
«Pour les 500 $ qu’on veut enlever aux aînés, ce n’est pas pressé, on va attendre le budget. Mais ce qui est pressé aujourd’hui c’est d’annoncer le plus grand cadeau [...] au 0,1% les plus riches du Québec», a dénoncé Jean-François Lisée.