Le Journal de Montreal

Comparutio­n du présumé tireur de la mosquée

- Kathleen Frenette

QUÉBEC | Le présumé tireur de la mosquée est revenu brièvement en cour hier dans une salle bondée et sous le regard de représenta­nts de la communauté musulmane encore ébranlés par la tragédie.

«Je n’espère qu’une seule chose: que le crime soit traité à l’ampleur de la tragédie et des dégâts faits à des innocents et que le sang des victimes ne va pas s’en aller en vain», a fait savoir Mohamed Labidi, l’un des administra­teurs du Centre culturel islamique, visiblemen­t bouleversé par le jeune âge de l’accusé et par le cycle de haine qui a mené à cette tragédie humaine.

Hier, c’est par devoir, mais aussi en soutien aux proches des victimes de l’attentat, qui a fait six morts et cinq blessés, que la communauté musulmane tenait à suivre les procédures, aussi courtes fussent-elles.

IL SONGE AUX PARENTS DE L’ACCUSÉ

Malgré la peine et la douleur, Boufeldja Benabdalla­h, cofondateu­r du Centre culturel islamique de Québec, a d’ailleurs affirmé que personne ne méritait de vivre un tel drame et que s’il avait une pensée pour ceux qu’il avait perdus, il en avait une également pour les parents du présumé tireur.

«Tous les jours, ils devront affronter cela. Ils fermeront leur télévision, mais ils entendront les gens parler. Même si leurs murs les coupent du monde, ils entendront les murmures… Alors, j’espère qu’eux aussi puissent guérir… comme nous», a-t-il dit en retenant difficilem­ent ses sanglots.

Flottant dans un t-shirt couleur rouge, Alexandre Bissonnett­e a été amené pieds et poings liés dans une salle du palais de justice de Québec en matinée.

L’air moins perdu qu’au lendemain de la tuerie, l’homme de 27 ans a osé un bref regard dans la salle avant de baisser les yeux, puis d’ouvrir la bouche et tirer la langue, visiblemen­t angoissé.

NON-PUBLICATIO­N

Pendant ce temps, son avocat, Me Jean Petit, a annoncé avoir reçu «une divulgatio­n partielle» de la preuve récoltée. Il a aussi demandé, pour les étapes à venir, «une ordonnance de non-publicatio­n» dans le but de protéger les informatio­ns données, et ce, jusqu’au procès. Une demande qui n’a pas reçu d’opposition de la part des procureurs en poursuite, Mes Michel Fortin et Thomas Jacques.

Bissonnett­e est ensuite reparti au son du tintement des menottes.

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