La résilience caquiste

François Legault me fait penser à une publicité du temps de mon enfance dont l’inoubliable slogan était «Et sa montre Timex marche toujours!». À chaque fois qu’on le pense au bord de flancher, le chef de la Coalition Avenir Québec sort un lapin de son chapeau.

Il récidive avec une prise de taille: Me Sonia LeBel. Le recrutement de l’ex-procureure en chef de la commission Charbonneau au cabinet de M. Legault est un coup fumant.

INTÉGRITÉ

Dotée d’un mandat «anticorruption», Me LeBel prend la relève de Jacques Duchesneau, l’ex-M. Net de la CAQ. À l’élection de 2012, la candidature surprise de M. Duchesneau visait déjà à présenter la CAQ comme le «parti de l’intégrité» face aux libéraux.

Possiblement candidate de la CAQ à l’élection de 2018, si élue, Me LeBel s’ajouterait aussi à un caucus qui, pour le moment, ne compte que 5 femmes sur 20 députés.

M. Legault étant plutôt habitué à perdre ses «vedettes», sa nouvelle recrue lance un message dont il a grand besoin en cette année préélectorale: la CAQ peut encore attirer de grandes pointures.

VIRAGES

Une recrue vedette ne fait toutefois pas le printemps. En quête constante d’une identité politique distincte, son côté trop caméléon qui multiplie les «virages», plombe le 2e parti d’opposition. Que veut la CAQ? D’ici l’élection de 2018, la réponse devra être nettement plus claire.

Pour le Parti québécois, la résilience caquiste lui rappelle l’importance de plancher sur une convergence avec Québec solidaire. La raison est évidente.

La CAQ ne plongeant jamais sous les 20 % d’appuis, M. Legault vise au mieux à détrôner le PQ comme solution de rechange aux libéraux. Au pire, à se contenter de bloquer le chemin du pouvoir à ses ex-collègues péquistes par la division du vote francophone qu’il accentue.

Au prochain scrutin, François Legault jouera son va-tout. On s’en doutait déjà. C’est maintenant confirmé.