Le Journal de Montreal

Une baisse d’impôt pour les chefs d’entreprise

Québec veut protéger les sièges sociaux de la province

- CHARLES LECAVALIER

Le premier ministre Couillard a annoncé une baisse d’impôt pour les dirigeants d’entreprise afin de les inciter à rester au Québec ou à y revenir.

Québec augmentera de 25 % à 50 % la déduction pour l’imposition des gains en capitaux, une «harmonisat­ion» avec les politiques en vigueur dans le reste du Canada.

«Le Québec n’est pas paradisiaq­ue, il est moins avantageux que les autres provinces canadienne­s. Et c’est quoi le résultat de ça? Bien, il y a des décisions de non-installati­on au Québec qui se prennent à cause de ça», a justifié M. Couillard lors d’un point de presse hier.

Il estime que la mesure se fera à coût nul puisque des propriétai­res d’entreprise reviendron­t vivre au Québec. Cette approche fait partie de sa stratégie économique pour protéger les sièges sociaux du Québec.

Critiqué par l’opposition pour favoriser les «ultra-riches» alors qu’il restreint l’accès au crédit d’impôt en raison de l’âge, M. Couillard a fait valoir que «la façon dont le Québec soutient les personnes les plus vulnérable­s est supérieure à ce qui existe dans le reste du pays».

Quant aux plus riches, qui sont plus mobiles et qui peuvent déménager: «si quelqu’un prend la décision de ne pas faire de déclaratio­n d’impôt au Québec, il n’y a personne qui y gagne. Il faut le voir de façon plus large», a-t-il dit.

Il étend par ailleurs l’allègement fiscal pour le transfert d’entreprise­s familiales, qui visait spécifique­ment le secteur primaire et manufactur­ier, à tous les secteurs. Cette mesure coûtera 50 M$ par année.

TROP « VIRTUEL »

Par ailleurs, contrairem­ent au Québec inc., trop «virtuel», le nouveau groupe d’initiative financière lancé par le gouverneme­nt Couillard va permettre de faire des offres québécoise­s lors de la vente de fleurons économique­s, croit le premier ministre.

«Le Québec inc., ça fait des décennies que le Québec en parle, mais c’est quelque chose d’un peu virtuel», a affirmé Philippe Couillard. Il souhaitait quelque chose de plus concret.

LAISSER DES MARQUES

La vente à des intérêts étrangers de RONA, puis de St-Hubert a laissé des marques et Québec souhaite qu’un groupe prenne les choses en main et développe un réseau pour faire des offres lorsqu’un fleuron est liquidé.

«Ce que les gens ont dit rétrospect­ivement, c’est que ça aurait été intéressan­t d’avoir des offres québécoise­s pour “accoter”», a lancé le premier ministre.

Ce groupe sera formé, entre autres, de la Caisse de dépôt, des fonds FTQ, Fondaction et Capital régional et coopératif Desjardins.

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« Le Québec n’est pas paradisiaq­ue, il est moins avantageux que les autres provinces canadienne­s », a affirmé hier le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, en compagnie des ministres Dominique Anglade et Carlos Leitao.
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