Une baisse d’impôt pour les chefs d’entreprise
Québec veut protéger les sièges sociaux de la province
Le premier ministre Couillard a annoncé une baisse d’impôt pour les dirigeants d’entreprise afin de les inciter à rester au Québec ou à y revenir.
Québec augmentera de 25 % à 50 % la déduction pour l’imposition des gains en capitaux, une «harmonisation» avec les politiques en vigueur dans le reste du Canada.
«Le Québec n’est pas paradisiaque, il est moins avantageux que les autres provinces canadiennes. Et c’est quoi le résultat de ça? Bien, il y a des décisions de non-installation au Québec qui se prennent à cause de ça», a justifié M. Couillard lors d’un point de presse hier.
Il estime que la mesure se fera à coût nul puisque des propriétaires d’entreprise reviendront vivre au Québec. Cette approche fait partie de sa stratégie économique pour protéger les sièges sociaux du Québec.
Critiqué par l’opposition pour favoriser les «ultra-riches» alors qu’il restreint l’accès au crédit d’impôt en raison de l’âge, M. Couillard a fait valoir que «la façon dont le Québec soutient les personnes les plus vulnérables est supérieure à ce qui existe dans le reste du pays».
Quant aux plus riches, qui sont plus mobiles et qui peuvent déménager: «si quelqu’un prend la décision de ne pas faire de déclaration d’impôt au Québec, il n’y a personne qui y gagne. Il faut le voir de façon plus large», a-t-il dit.
Il étend par ailleurs l’allègement fiscal pour le transfert d’entreprises familiales, qui visait spécifiquement le secteur primaire et manufacturier, à tous les secteurs. Cette mesure coûtera 50 M$ par année.
TROP « VIRTUEL »
Par ailleurs, contrairement au Québec inc., trop «virtuel», le nouveau groupe d’initiative financière lancé par le gouvernement Couillard va permettre de faire des offres québécoises lors de la vente de fleurons économiques, croit le premier ministre.
«Le Québec inc., ça fait des décennies que le Québec en parle, mais c’est quelque chose d’un peu virtuel», a affirmé Philippe Couillard. Il souhaitait quelque chose de plus concret.
LAISSER DES MARQUES
La vente à des intérêts étrangers de RONA, puis de St-Hubert a laissé des marques et Québec souhaite qu’un groupe prenne les choses en main et développe un réseau pour faire des offres lorsqu’un fleuron est liquidé.
«Ce que les gens ont dit rétrospectivement, c’est que ça aurait été intéressant d’avoir des offres québécoises pour “accoter”», a lancé le premier ministre.
Ce groupe sera formé, entre autres, de la Caisse de dépôt, des fonds FTQ, Fondaction et Capital régional et coopératif Desjardins.