Le Journal de Montreal

Le financemen­t, le nerf de la guerre

- DIANE TREMBLAY

Selon la Chaire de développem­ent et de relève de la PME des HEC, près de 98 000 entreprene­urs délaissero­nt leur entreprise pour profiter de leur retraite d’ici 2020. Le Journal a abordé cet enjeu avec Serge LeBel, avocat spécialisé en droit des affaires chez BCF. Quel est le principal obstacle, selon vous, au transfert d’entreprise au Québec? «Le financemen­t, c’est le nerf de la guerre. Souvent l’équité n’est pas au rendez-vous. Les reprises d’entreprise se font par des ventes d’actifs ou des ventes d’actions. Au niveau fiscal, les vendeurs vont préférer vendre leurs actions pour bénéficier de l’exemption de gains en capital.» Est-ce qu’il est plus avantageux de vendre à un étranger plutôt qu’à un membre de sa famille? «Sur une base purement financière, oui! Quand on veut vendre à la famille, il faut considérer la perte de l’exemption de gains en capital. Si tout de même on décide de le faire, il va souvent falloir rester en balance de prix de vente pour sécuriser les prêteurs. Parfois, et selon le temps dont on dispose, un gel sera mis en place pour permettre l’introducti­on des nouveaux actionnair­es qui n’ont pas les moyens de reprendre et un rachat progressif sera effectué. Chaque cas est différent.» Mis à part le financemen­t, la question de la gouvernanc­e ne mérite-telle pas que l’on s’y attarde? «Beaucoup d’entreprise­s sont dirigées par des self-made-men. Le véritable problème, si vous êtes quelqu’un qui prête de l’argent pour une reprise, vous allez vouloir vous assurer que l’équipe est là pour gérer efficaceme­nt cet argent et en obtenir le rendement ou le remboursem­ent. Malheureus­ement, les entreprene­urs attendent d’être trop âgés pour enclencher le processus et préparer la relève appropriée à l’interne.»

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Serge LeBeL Avocat chez BCF

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