Le Journal de Montreal

Le mystère des bars «clandestin­s» à Montréal

- CAROLINE LÉVESQUE

Pénétrer dans un bar en passant par la porte d’un frigo ou en faisant pivoter un mur de briques, c’est ce que propose une dizaine d’établissem­ents cachés, dont certains sont inspirés par la période de la prohibitio­n.

«Quand on a ouvert Le 4e mur, on avait le local avant d’avoir le concept, mais le gros problème, c’est que personne ne le trouvait, alors on a joué le jeu à fond», affirme le propriétai­re du premier bar de ce genre à Montréal, Maxime Coubès.

Ouvert à l’été 2015, Le 4e mur est le bar «clandestin» le plus puriste. On ne connaît son emplacemen­t qu’en s’inscrivant sur le site Web de l’établissem­ent. Sur les lieux, on se retrouve devant une porte où il est inscrit «agence de détectives». Pour que le mur «s’ouvre», il faut trouver la brique secrète.

« SpeakeaSie­S »

Entre 1920 et 1933, la vente d’alcool était interdite aux États-Unis et les bars clandestin­s, les «speakeasie­s», se trouvaient de bouche à oreille. Aujourd’hui, le secret et le mystère engendrent toujours l’engouement, et les quelques bars cachés à Montréal n’ont pas besoin de s’afficher ouvertemen­t pour être fréquentés. Le tout est légal et ils opèrent avec un permis de la Régie des alcools et de jeux.

Ouvert depuis la fin 2015, le bar Le Cloakroom est bien dissimulé dans un bâtiment d’un tailleur haut de gamme, sur la rue de la Montagne. Rien ne laisse présager que derrière ce qui apparaît être un mur dans le lobby est un bar pouvant accueillir une vingtaine de personnes.

«Les gens entendent parler de nous plus de bouche à oreille depuis le début, on ne fait pas beaucoup de publicité, et ça fonctionne», affirme Andrew Whibley, propriétai­re.

Ouvert depuis l’été dernier, le Speakeasy, situé sur la rue McGill, est de l’extérieur, une sandwicher­ie. Lorsque le commerce ferme, à 17h, une hôtesse invite les clients à traverser une porte de réfrigérat­eur dans le fond du commerce menant au restaurant.

Le Coldroom est une ancienne chambre froide du XIXe siècle du VieuxMontr­éal. Le bar ouvert l’automne dernier se cache derrière une porte noire, avec un logo «sortie» et une sonnette, au coin des rues Saint-Vincent et SaintAmabl­e. «Les gens sonnent et on vient leur ouvrir la porte, explique le responsabl­e Daniel Boulianne. On arrive alors dans un bar feutré, avec musique blues et jazz, sans prétention.»

BarS cachéS

D’autres bars, moins inspirés de la tradition de la prohibitio­n, sont tout de même cachés, ou plus ou moins visibles de la rue. Le restaurant le Bird Bar a ouvert récemment un bar au sous-sol de son restaurant. Le Henden est situé derrière une porte, dans la pièce où l’on fait pousser les herbes pour la cuisine.

Le Velvet speakeasy est caché au sous-sol de l’Auberge Saint-Gabriel, dans une pièce vieille de 1754. Escorté par un portier, il faut longer un couloir de pierres éclairé par des cierges pour y accéder.

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David Foisy, barman au bar caché le 4e mur.
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Andrew Whibley, propriétai­re du bar de style «speakeasy», Le Cloakroom.
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Nicolas Delrieu, copropriét­aire du restaurant Speakeasy.

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