Une fantastique innovation malheureusement incomprise
Lorsqu’on parle de leurres, on fait inévitablement allusion aux différentes couleurs que l’on trouve sur le marché et chacun a ses préférences sur ce plan.
Une vieille étude scientifique nous a appris, il y a quelques décennies de cela, que lorsque la lumière pénètre dans l’eau, les teintes ayant les plus grandes longueurs d’onde se résorbent et semblent graduellement devenir noires. Il est donc utile de se souvenir que la couleur rouge est presque totalement absorbée dans les 4 à 6 premiers mètres de profondeur, que l’orange reste visible jusqu’à 9 à 12 m et le jaune jusqu’à 18 à 21 m. Pour ce qui est du vert et du bleu, ils demeurent visibles aussi profondément que la lumière peut pénétrer.
AMÉLIORATION
Au cours des années 1950, on a vu apparaître des offrandes recouvertes d’un fini qu’on appelait «Glow-in-the-dark». Elles ont révolutionné l’industrie au cours des années 1970 et elles sont toujours grandement appréciées par les diverses communautés de pêcheurs. Ces leurres sont recouverts d’un produit luminescent qui a la particularité d’emmagasiner la lumière et de la rediffuser par la suite. Ainsi traités, lorsqu’ils sont exposés au Soleil ou à un éclairage artificiel, ils émettent certaines lueurs visuellement attrayantes, particulièrement visibles en eaux foncées ou troubles et lorsque Galarneau ne brille pas de tous ses rayons.
UN PEU DE SCIENCE
Le Soleil est une étoile dont le diamètre est 109 fois plus grand que celui de notre planète. Cet astre nous réchauffe et nous éclaire. Ses rayons sont composés de plus de 50 % de lumière visible et d’environ 45 % de rayons infrarouges. On estime que 5 % de son énergie est émise sous forme de rayonnement ultraviolet, qu’on appelle UV.
Même lorsqu’il y a une importante couverture nuageuse, il faut savoir et se remémorer que les rayons ultraviolets se rendent jusqu’à nous. Les nuages ne bloquent que les infrarouges, pas les UV.
Près de 95 % des rayons qui atteignent la croûte terrestre sont des UV-A. Ces derniers, invisibles à l’oeil nu et responsables de nos coups de soleil, ont une longueur d’onde allant de 315 à 400 nanomètres. Ce qu’il faut retenir, c’est que les êtres humains ne les voient pas, mais les poissons, eux, les distinguent très bien, et ce, jusqu’à des profondeurs de plus de 35 à 40 mètres.
COMME UN FANTÔME
Au cours des trois dernières années, plusieurs fabricants ont introduit sur le marché des couleurs qui réagissent aux rayons ultraviolets.
Ces teintes, qui semblent souvent un peu plus flamboyantes, sont appréciées par les amateurs, mais sans plus. En fait, selon moi, il s’agit du plus gros flop de marketing de tous les temps! Les fabricants ont lancé des palettes de couleurs extraordinaires qui représentent une vraie révolution, mais pas une seule personne sur 100, voire même sur mille ne peut expliquer avec précision ce qu’il en résulte.
Lorsqu’il est écrit «UV» sur le boîtier d’un leurre, cela signifie qu’il est recouvert d’un fini qui réagit et réfléchit la lumière ultraviolette ambiante, et ce, même dans les basfonds. Il s’illumine comme par magie, mais vos yeux ne peuvent le voir et c’est ce qui constitue le principal problème avec cette technologie pour le commun des mortels. Cependant, si vous prenez une lampe de poche UV ou une de ces fameuses lumières black light fluorescentes, dont on se servait à l’époque dans les partys pour générer un certain effet lunaire, vous pourriez en apprécier toutes les facettes. Les couleurs explosent alors et deviennent encore plus visibles et attrayantes.
Aux dires de certains biologistes, certaines sources de nourriture miniature sous forme de zooplancton ou de phytoplancton, et même quelques autres un peu plus volumineuses, ont des écailles et une peau qui réfléchit les UV. Les prédateurs peuvent donc facilement les localiser dans la colonne d’eau.
À LA PÊCHE
Ce qui est génial avec les leurres qui réagissent aux UV, c’est qu’ils fonctionnent tout aussi bien sous la glace, lorsque le ciel est couvert, en eaux teintées ou claires, peu profondes ou profondes, au lancer, à la traîne, à la dandinette, etc. Le seul moment où ils ne se démarquent pas vraiment des autres types d’offrandes, c’est la nuit, lorsqu’il n’y a aucune lumière engendrée par le Soleil pour les faire réagir.
À la noirceur, les couleurs glow sont plus visibles, pour des raisons évidentes de diffusion de la lumière, après l’avoir emmagasinée.