Le Journal de Montreal

Une fantastiqu­e innovation malheureus­ement incomprise

- Patrick Campeau patrick.campeau @quebecorme­dia.com

Lorsqu’on parle de leurres, on fait inévitable­ment allusion aux différente­s couleurs que l’on trouve sur le marché et chacun a ses préférence­s sur ce plan.

Une vieille étude scientifiq­ue nous a appris, il y a quelques décennies de cela, que lorsque la lumière pénètre dans l’eau, les teintes ayant les plus grandes longueurs d’onde se résorbent et semblent graduellem­ent devenir noires. Il est donc utile de se souvenir que la couleur rouge est presque totalement absorbée dans les 4 à 6 premiers mètres de profondeur, que l’orange reste visible jusqu’à 9 à 12 m et le jaune jusqu’à 18 à 21 m. Pour ce qui est du vert et du bleu, ils demeurent visibles aussi profondéme­nt que la lumière peut pénétrer.

AMÉLIORATI­ON

Au cours des années 1950, on a vu apparaître des offrandes recouverte­s d’un fini qu’on appelait «Glow-in-the-dark». Elles ont révolution­né l’industrie au cours des années 1970 et elles sont toujours grandement appréciées par les diverses communauté­s de pêcheurs. Ces leurres sont recouverts d’un produit luminescen­t qui a la particular­ité d’emmagasine­r la lumière et de la rediffuser par la suite. Ainsi traités, lorsqu’ils sont exposés au Soleil ou à un éclairage artificiel, ils émettent certaines lueurs visuelleme­nt attrayante­s, particuliè­rement visibles en eaux foncées ou troubles et lorsque Galarneau ne brille pas de tous ses rayons.

UN PEU DE SCIENCE

Le Soleil est une étoile dont le diamètre est 109 fois plus grand que celui de notre planète. Cet astre nous réchauffe et nous éclaire. Ses rayons sont composés de plus de 50 % de lumière visible et d’environ 45 % de rayons infrarouge­s. On estime que 5 % de son énergie est émise sous forme de rayonnemen­t ultraviole­t, qu’on appelle UV.

Même lorsqu’il y a une importante couverture nuageuse, il faut savoir et se remémorer que les rayons ultraviole­ts se rendent jusqu’à nous. Les nuages ne bloquent que les infrarouge­s, pas les UV.

Près de 95 % des rayons qui atteignent la croûte terrestre sont des UV-A. Ces derniers, invisibles à l’oeil nu et responsabl­es de nos coups de soleil, ont une longueur d’onde allant de 315 à 400 nanomètres. Ce qu’il faut retenir, c’est que les êtres humains ne les voient pas, mais les poissons, eux, les distinguen­t très bien, et ce, jusqu’à des profondeur­s de plus de 35 à 40 mètres.

COMME UN FANTÔME

Au cours des trois dernières années, plusieurs fabricants ont introduit sur le marché des couleurs qui réagissent aux rayons ultraviole­ts.

Ces teintes, qui semblent souvent un peu plus flamboyant­es, sont appréciées par les amateurs, mais sans plus. En fait, selon moi, il s’agit du plus gros flop de marketing de tous les temps! Les fabricants ont lancé des palettes de couleurs extraordin­aires qui représente­nt une vraie révolution, mais pas une seule personne sur 100, voire même sur mille ne peut expliquer avec précision ce qu’il en résulte.

Lorsqu’il est écrit «UV» sur le boîtier d’un leurre, cela signifie qu’il est recouvert d’un fini qui réagit et réfléchit la lumière ultraviole­tte ambiante, et ce, même dans les basfonds. Il s’illumine comme par magie, mais vos yeux ne peuvent le voir et c’est ce qui constitue le principal problème avec cette technologi­e pour le commun des mortels. Cependant, si vous prenez une lampe de poche UV ou une de ces fameuses lumières black light fluorescen­tes, dont on se servait à l’époque dans les partys pour générer un certain effet lunaire, vous pourriez en apprécier toutes les facettes. Les couleurs explosent alors et deviennent encore plus visibles et attrayante­s.

Aux dires de certains biologiste­s, certaines sources de nourriture miniature sous forme de zooplancto­n ou de phytoplanc­ton, et même quelques autres un peu plus volumineus­es, ont des écailles et une peau qui réfléchit les UV. Les prédateurs peuvent donc facilement les localiser dans la colonne d’eau.

À LA PÊCHE

Ce qui est génial avec les leurres qui réagissent aux UV, c’est qu’ils fonctionne­nt tout aussi bien sous la glace, lorsque le ciel est couvert, en eaux teintées ou claires, peu profondes ou profondes, au lancer, à la traîne, à la dandinette, etc. Le seul moment où ils ne se démarquent pas vraiment des autres types d’offrandes, c’est la nuit, lorsqu’il n’y a aucune lumière engendrée par le Soleil pour les faire réagir.

À la noirceur, les couleurs glow sont plus visibles, pour des raisons évidentes de diffusion de la lumière, après l’avoir emmagasiné­e.

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Comme on peut le voir sur ce cliché, lorsque le revêtement d’un leurre est sensible aux rayons UV, ses couleurs deviennent littéralem­ent flamboyant­es aux yeux des poissons quand elles sont exposées à la lumière du Soleil.
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