Le Journal de Montreal

Harvey fait tourner les têtes

Le skieur québécois arrive confiant aux championna­ts du monde en Finlande

- Alain Bergeron ABergeronJ­DQ

LAHTI | Il y a eu la Norvège, l’Italie et la Suède; il y a maintenant la Finlande. Après des podiums à ses trois championna­ts du monde précédents, Alex Harvey débarque à Lahti précédé d’une réputation qu’il a bonifiée à coups de gros résultats cet hiver.

Signe que son profil n’est plus inconnu sur la planète du ski de fond, une caméra de télé norvégienn­e a capté le skieur québécois s’élançant sur le parcours, hier matin. En Scandinavi­e, un gros nom qui passe devant la lentille, c’est aussi vendeur qu’un entraîneme­nt de l’équipe adverse la veille d’affronter le Canadien.

«Il faut maintenant que les autres skieurs me considèren­t. Je suis quatrième au cumulatif de la Coupe du monde et n’importe qui dans le top 10 ne peut pas être sous-estimé», nous disait-il sans vouloir jouer au fanfaron, à la suite de son premier entraîneme­nt en prévision du sprint individuel de demain.

«C’est un prétendant, c’est clair. C’est un des favoris», en a rajouté Louis Bouchard, son fidèle entraîneur qui a hérité cette saison du rôle d’entraîneur-chef de l’équipe canadienne.

LES MEILLEURES DISPOSITIO­NS

Sacré champion du monde au sprint par équipe avec Devon Kershaw en 2011, médaillé de bronze en sprint en 2013, puis d’argent au skiathlon et de bronze au sprint il y a deux ans, Harvey s’est annoncé pour les mondiaux de Lahti en allumant un feu en Coupe du monde au mois de janvier. En trois courses et deux fins de semaine, il a sifflé deux premières places et contribué au troisième rang historique du Canada au relais 4 X 7,5 km.

Jamais n’a-t-il attaqué des championna­ts du monde dans d’aussi bonnes dispositio­ns, croit-il.

«Rendu à mon âge, à 28 ans, j’ai maintenant atteint ma maturité physique. Je suis rendu pas mal à mon plus haut niveau et, en plus, j’ai acquis de l’expérience», affirme l’athlète de Saint-Ferréol, qui refuse toutefois de poser le pied dans le piège d’une confiance démesurée.

«Le danger, c’est de prendre les choses pour acquises. Avec le camp d’entraîneme­nt qu’on a fait les trois dernières semaines (en Italie et en Suisse), on a abordé les choses comme s’il n’y avait rien d’acquis. J’ai fait un gros camp pour me préparer le mieux possible pour Lahti.»

SURTOUT LE SKIATHLON

Cinq des six épreuves masculines figurent à son agenda des 10 prochains jours. Il a déjà prévu renoncer au départ individuel de 15 km en style classique du 1er mars. Trop peu de chances de podium, donc inutile d’y laisser de l’énergie.

Il nourrit surtout ses plus grands espoirs pour le skiathlon de 30 km de samedi, d’abord par affection pour ce type de course partagée entre une moitié en style classique et l’autre au pas de patin. C’est un peu aussi pour les bons souvenirs qu’évoque cette épreuve, comme aux mondiaux d’il y a deux ans à Falun où il avait obtenu la médaille de bronze, puis aussi pour son retour ici, sur ce terrain de jeu à Lahti, où il avait fini troisième à une Coupe du monde le 3 mars 2012.

«C’est vrai qu’Alex aime beaucoup le skiathlon. Il aime skier sur 30 km. Il aime skier longtemps. En plus, c’est un parcours qui lui convient bien», observe Louis Bouchard, qui ne minimise pas ses chances au marathon de 50 km en style libre au dernier jour des championna­ts.

Épreuves individuel­les ou par équipe? L’équipe canadienne aimerait bien célébrer au moins un soir à la grande place du marché au centrevill­e, où se déroulera la cérémonie quotidienn­e des médailles.

«Avec un podium, on repartirai­t d’ici satisfait, projette le skieur. Mais c’est très compétitif. À Falun, ça avait été vraiment au-dessus des attentes en obtenant deux podiums. Ici, un podium et je serais bien satisfait. Plus que ça deviendrai­t un bonus...»

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