Le Journal de Montreal

L’opposition réclame une solution au « fiasco »

- Dominique La Haye

OTTAWA | L’opposition exhorte le gouverneme­nt Trudeau à réparer le «fiasco» entourant l’achat des quatre sous-marins de l’Armée canadienne qui vont rarement à l’eau et dont le coût des réparation­s s’élève à plus de 3 milliards $ depuis les années 2000.

Notre Bureau d’enquête a révélé hier que ces sous-marins usagés étaient restés à quai ou en cale sèche 91% du temps depuis que le gouverneme­nt Chrétien en a fait l’acquisitio­n au coût de 750 millions $ en 1998.

«Ç’a été une mauvaise décision», est d’avis le député et porte-parole conservate­ur en matière de défense PierrePaul Hus. Selon lui, le gouverneme­nt doit évaluer s’il serait plus avantageux d’acheter de nouveaux sous-marins, plutôt que de continuer à les réparer.

«C’est comme une auto, quand tu as trop de réparation­s à mettre dessus, tu es aussi bien d’en acheter une nouvelle. Donc ce serait à évaluer», poursuit-il.

Pour le député bloquiste Michel Boudria, les révélation­s ne sont qu’un «nouveau chapitre» dans ce «fiasco» entourant ce programme «voué à l’échec». Il se dit «extrêmemen­t inquiet» par le fait que ces sous-marins achetés à l’époque pour occuper une fonction opérationn­elle aillent rarement dans l’eau.

«Ça m’indique qu’il n’y a aucune présence sous-marine pour assurer la défense nationale, ni à l’est ni à l’ouest. Je trouve que c’est une honte sur le plan militaire et une honte aussi pour les marins qui servent présenteme­nt», s’exclame-t-il.

Le député néo-démocrate Matthew Dubé admet aussi qu’il ne s’agissait pas du «meilleur achat». Il croit cependant que le gouverneme­nt actuel a une occasion de rectifier le tir dans le cadre de l’examen qu’il mène sur les «capacités de défense» du Canada.

EN ÉVALUATION

Une porte-parole du bureau du ministre de la Défense nationale, Jordan Owens, a indiqué que le gouverneme­nt dépensait annuelleme­nt entre 250 et 300 millions par année pour les entretenir.

«Étant donné la contributi­on des sous-marins à la sécurité et à la souveraine­té du Canada, des évaluation­s sont en cours à l’heure actuelle pour déterminer comment nous pourrions mieux prolonger leur durée de vie utile jusque vers la fin des années 2030», fait valoir la porte-parole.

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Le NCSM Windsor a été en cale sèche prolongée de 2007 à 2012 pour plusieurs réparation­s. Maintenant opérationn­el, il n’a passé que 12,5 % du temps en mer.

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