Accusé d’agression, il aurait écrit des lettres aux victimes
L'ex-entraîneur de ski alpin Bertrand Charest, accusé d’avoir agressé sexuellement une douzaine d’athlètes mineures dans les années 1990, aurait écrit des lettres à au moins deux victimes.
L’une de ces lettres compterait 11 pages et se terminerait par les mots «Bonne chance. Je t’aime always Bertrand xxxx», d’après un document intitulé «admissions des parties», déposé hier au palais de justice de Saint-Jérôme.
Les missives auraient été rédigées à l’époque des agressions alléguées ou peu de temps après, apprend-on dans ce même document, qui stipule qu’elles proviennent bel et bien de la plume de l’accusé de 51 ans.
On devrait en apprendre davantage sur ces lettres pendant le procès de l’exentraîneur.
NOUVEAUX AVOCATS
Celui-ci devait débuter hier. Aucun témoin n’a toutefois été entendu, car l’accusé vient tout juste de changer d’avocats. Il s’agit de la quatrième fois depuis le dépôt des accusations.
Mes Jacky-Éric Salvant et Antonio Cabral ont donc demandé un report de trois jours pour compléter leur étude de la preuve et rencontrer leur client.
Les deux criminalistes ont eu de la difficulté à le voir dernièrement, car les plages horaires pour ce faire sont restreintes à la prison de Saint-Jérôme.
Charest avait été transféré à la prison de Bordeaux, à Montréal, pour faciliter les échanges, mais le temps a manqué pour préparer le procès en entier.
MANGER FROID
La défense a aussi profité de l’occasion pour faire une demande spéciale au juge, afin que l’accusé ait droit à des repas chauds pendant les quatre semaines que durera le procès.
«Même moi, je mange froid le midi, maître», a répondu le juge Sylvain Lépine, refusant ainsi la requête.
Détenu depuis son arrestation en mars 2015, Charest fait face à 57 chefs de contacts sexuels et d'agression sexuelle sur 12 victimes, âgées de 12 à 19 ans.
Les faits remonteraient aux années 1990 et se seraient produits au Québec, mais aussi ailleurs au Canada et dans le monde, d’après le mandat d’arrestation.
L’accusé a notamment été entraîneur de l’équipe laurentienne de ski alpin, puis de l’équipe canadienne féminine junior. Il avait ensuite délaissé le monde du ski pour se lancer dans la verrerie.
Au moment de son arrestation, il était toutefois redevenu entraîneur de ski au Mont-Blanc.