Le Journal de Montreal

SQI : le patron s’en va malgré les enquêtes

Des baux de location douteux sont sous la loupe

- PATRICK BELLEROSE

QUÉBEC | Le PDG de la Société québécoise des infrastruc­tures quittera ses fonctions le 1er mai prochain, un an et demi avant la fin de son mandat, alors que l’organisme fait l’objet d’enquêtes de l’UPAC et de la vérificatr­ice générale.

«Il n’y a jamais de bon moment pour quitter, reconnaît Luc Meunier, sauf que je suis relativeme­nt confiant que tout ce qu’on a fait depuis les quatre dernières années et plus, à collaborer et à travailler fort pour faire la lumière là-dessus, ça va porter fruit si des accusation­s sont portées.»

INFRASTRUC­TURES

Radio-Canada révélait l’automne dernier que l’UPAC a enquêté sur une fraude présumée de baux de location de plusieurs millions de dollars impliquant l’ex-président de la SIQ (devenue SQI), Marc-André Fortier et l’ex-vice-président, William Bartlett, ainsi que les collecteur­s de fonds libéraux Charles Rondeau et Franco Fava. Aucune accusation n’a été portée à ce jour.

Les faits se seraient déroulés entre 2004 et 2006 et n’impliquent pas Luc Meunier, qui a été avisé de l’enquête peu après sa nomination en 2013. «Je ne le savais pas quand j’ai été nommé», révèle-t-il.

Le gouverneme­nt Couillard a depuis mandaté la vérificatr­ice générale pour analyser les contrats conclus par la SQI entre 2003 et 2012. La firme Raymond Chabot Grant Thornton, elle, analyse les baux en cours.

Le PDG assure que son éventuel successeur et le conseil d’administra­tion ont tout en main pour faire face aux accusation­s, si l’UPAC va de l’avant. «On a déjà un dossier très bien préparé sur les suites [à donner], si jamais des accusation­s étaient portées par l’UPAC. Le plan d’action est très précis», assure-t-il.

GESTES POSÉS

La SQI a «déjà posé des gestes, que je ne peux pas dévoiler à cause des enquêtes», ajoute-t-il.

«S’il y a un souhait que j’exprime, c’est que toute la lumière soit faite sur le dossier et que tout ça soit rendu public une fois que les accusation­s vont être portées, dit-il. Mais ça, ça ne m’appartient pas.»

L’homme de 54 ans veut maintenant profiter de ses dernières années de vie active pour travailler au financemen­t d’entreprise­s dans le domaine privé. «Je me suis souvent fait tirer l’oreille, mais j’ai toujours refusé», dit-il, en précisant qu’il n’a pas encore accepté de mandats. Luc Meunier souhaite également enseigner au niveau universita­ire. Son successeur n’a pas encore été désigné.

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LUC MeUnier Société québécoise des infrastruc­tures

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