SQI : le patron s’en va malgré les enquêtes
Des baux de location douteux sont sous la loupe
QUÉBEC | Le PDG de la Société québécoise des infrastructures quittera ses fonctions le 1er mai prochain, un an et demi avant la fin de son mandat, alors que l’organisme fait l’objet d’enquêtes de l’UPAC et de la vérificatrice générale.
«Il n’y a jamais de bon moment pour quitter, reconnaît Luc Meunier, sauf que je suis relativement confiant que tout ce qu’on a fait depuis les quatre dernières années et plus, à collaborer et à travailler fort pour faire la lumière là-dessus, ça va porter fruit si des accusations sont portées.»
INFRASTRUCTURES
Radio-Canada révélait l’automne dernier que l’UPAC a enquêté sur une fraude présumée de baux de location de plusieurs millions de dollars impliquant l’ex-président de la SIQ (devenue SQI), Marc-André Fortier et l’ex-vice-président, William Bartlett, ainsi que les collecteurs de fonds libéraux Charles Rondeau et Franco Fava. Aucune accusation n’a été portée à ce jour.
Les faits se seraient déroulés entre 2004 et 2006 et n’impliquent pas Luc Meunier, qui a été avisé de l’enquête peu après sa nomination en 2013. «Je ne le savais pas quand j’ai été nommé», révèle-t-il.
Le gouvernement Couillard a depuis mandaté la vérificatrice générale pour analyser les contrats conclus par la SQI entre 2003 et 2012. La firme Raymond Chabot Grant Thornton, elle, analyse les baux en cours.
Le PDG assure que son éventuel successeur et le conseil d’administration ont tout en main pour faire face aux accusations, si l’UPAC va de l’avant. «On a déjà un dossier très bien préparé sur les suites [à donner], si jamais des accusations étaient portées par l’UPAC. Le plan d’action est très précis», assure-t-il.
GESTES POSÉS
La SQI a «déjà posé des gestes, que je ne peux pas dévoiler à cause des enquêtes», ajoute-t-il.
«S’il y a un souhait que j’exprime, c’est que toute la lumière soit faite sur le dossier et que tout ça soit rendu public une fois que les accusations vont être portées, dit-il. Mais ça, ça ne m’appartient pas.»
L’homme de 54 ans veut maintenant profiter de ses dernières années de vie active pour travailler au financement d’entreprises dans le domaine privé. «Je me suis souvent fait tirer l’oreille, mais j’ai toujours refusé», dit-il, en précisant qu’il n’a pas encore accepté de mandats. Luc Meunier souhaite également enseigner au niveau universitaire. Son successeur n’a pas encore été désigné.