Elle attend l’ambulance durant 3 heures à 97 ans
La famille d’une dame qui s’est cassé une jambe déplore qu’elle ait dû patienter aussi longtemps à cet âge
L’ASSOMPTION | Une dame de 97 ans qui habite seule dans son logement a dû attendre l’ambulance pendant trois heures après être tombée et s’être cassé le fémur.
Gertrude Richard a perdu pied et est tombée au sol dans le salon de son logement de L’Assomption, dans Lanaudière, le 17 janvier.
Ses enfants, qui habitent en face et en dessous de chez elle, lui ont rapidement porté secours et ont appelé l’ambulance vers 23 h 55.
«Maman était étendue par terre se tordant de douleur», décrit son fils, Edmond Venne, 69 ans.
Selon ce dernier, comme Mme Richard était consciente, la répartitrice des ambulances aurait dit à la famille qu’une attente d’une heure était à prévoir.
Elle aurait aussi précisé de ne pas bouger la dame et de ne pas lui donner de liquides.
«Ce délai nous semblait inac- ceptable, mais nous devions nous résigner à la voir souffrir le martyre, étendue sur le plancher du salon», ajoute M. Venne.
AMBULANCE DÉTOURNÉE
Après une heure d’attente, aucun signe des ambulances. Inquiet, Edmond Venne a appelé à nouveau et la répartitrice lui aurait dit qu’il était impossible de savoir à quelle heure l’ambulance serait là.
M. Venne affirme que 45 minutes plus tard, la répartitrice lui a cette fois dit qu’une ambulance avait été détournée pour un cas d’AVC.
Finalement, vers 3 h du matin, les secours sont arrivés. C’était trois heures après le premier appel, ce que la famille trouve inadmissible en raison de la douleur et de l’âge de Mme Richard.
«Nous n’étions guère d’humeur à accueillir les ambulanciers. Malgré tout, je dois souligner leur travail très professionnel. Ils n’y sont pour rien», poursuit M. Venne.
Gertrude Richard a été opérée pour réparer sa jambe cassée. La nonagénaire dit ne pas se souvenir de cette mésaventure, mais ses enfants, eux, ne l’oublieront pas.
DEUX AMBULANCES LA NUIT
Claude Lemay, directeur des ressources humaines et des opérations du service d’ambulances, confirme que, durant la nuit, seules deux ambulances circulent sur le territoire couvrant notamment Lavaltrie, Repentigny, L’Assomption, L’Épiphanie, SaintSulpice et Charlemagne.
M. Lemay confirme qu’il en faudrait davantage.
Les affectations des ambulances fonctionnent par priorité de cas. Lorsqu’il s’agit d’une priorité 0, le service ambulancier va s’y rendre en quelques minutes. Plus l’état de la personne blessée est stable et sans danger pour sa vie, plus les chances sont grandes que cette personne soit prise en charge plus tard. L’âge de la personne n’est pas pris en compte.
Le cas de Gertrude Richard n’a pas été classé dans les cas urgents ou d’affectation immédiate puisque son état est resté stable. Elle aurait donc été classée priorité 4.
Aucun répartiteur du secteur ou du service d’urgence n’a voulu parler de ce cas particulier.