« Les dépassements seront moins fréquents »
Felipe Massa peu confiant de voir le spectacle ravivé en F1
MONMELO, Espagne | La F1 a repris ses droits hier à Barcelone à l’occasion de la première des huit journées d’essais privés en prévision de la nouvelle saison qui s’amorcera en Australie dans un mois.
L’année 2017 marque le début d’une nouvelle ère avec l’application de règlements destinés à améliorer les performances des voitures, surtout dans les virages.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que d’entrée de jeu, cette refonte a porté ses fruits.
Lewis Hamilton a tôt fait d’abaisser de près de trois dixièmes de seconde le chrono qui lui avait valu la position de tête l’an dernier sur ce même circuit au Grand Prix d’Espagne.
Et nous n’en étions qu’au premier jour des essais préparatoires.
Chez Williams, avant la sortie très attendue de la recrue Lance Stroll aujourd’hui, c’est à son coéquipier Felipe Massa qu’est revenu le privilège de tester la nouvelle FW40 pour la première fois.
« LE JOUR ET LA NUIT »
Sorti de sa retraite, pour remplacer Valtterie Bottas, parti chez Mercedes, l’expérimenté pilote brésilien a rapidement constaté qu’il avait affaire à une voiture complètement différente de celle de l’an dernier.
«C’est le jour et la nuit, a-t-il souligné. Les pneus et ailerons plus imposants, ainsi que l’appui aérodynamique plus prononcé, y sont pour beaucoup.
«On attaque les virages avec beaucoup plus d’autorité, a-t-il dit, parce qu’on a plus d’adhérence. Dans certaines courbes, il fallait lever le pied dans le passé. Or, ça ne sera plus le cas cette année. On va les négocier à fond.»
En rechange, les bolides seront légèrement moins rapides en ligne droite, ce qui ne favorisera pas les dépassements.
«Mon impression, c’est qu’on va perdre en performance derrière une autre voiture, de renchérir Massa. Ça va forcer les pilotes à jouer de prudence. Les dépassements seront moins fréquents.»
«Il y aura aussi moins d’espace de manoeuvre sur les circuits parce que les voitures sont aussi plus larges», a-t-il soutenu.
DES ACCROCHAGES À PRÉVOIR
Massa prévoit d’ailleurs un début de saison chaotique.
«Attendez-vous à des accrochages, surtout en début de saison. Les pilotes devront s’habituer à la nouvelle configuration des monoplaces, ce qui n’est pas évident.»
Le vétéran de 35 ans s’attend également à une plus grande efficacité des pneus Pirelli.
«On l’a vu aujourd’hui [hier], a-t-il fait remarquer. Les gommes se sont moins dégradées que dans le passé. Cette situation laisse croire que les arrêts au puits de ravitaillement seront moins fréquents cette année et que les courses seront moins longues.
«Ces nouvelles mesures font le bonheur des pilotes, parce que nous, on souhaite toujours rouler plus vite, a-t-il dit. Mais pour les spectateurs, ça reste à voir. Je ne suis pas convaincu que la qualité du spectacle sera rehaussée.»
L’APPUI DE SA FAMILLE
Massa n’aurait pas dû être devant les journalistes, dans les paddocks du circuit de Barcelone, pour répondre à nos questions hier.
Le Grand Prix d’Abu Dhabi en novembre dernier devait être son dernier.
Mais la retraite inattendue de Nico Rosberg a tout bousculé.
«N’importe quel autre pilote aurait accepté l’offre de piloter une Mercedes, a avoué Massa. Valtteri [Bottas] a pris une sage décision de remplacer Nico pour le bien de sa carrière.
«Quand l’appel de Williams est venu, je n’ai pas hésité longtemps. J’ai discuté avec ma famille et on m’a appuyé sans réserve. En fait, mon épouse s’est toujours demandé pourquoi je souhaitais prendre ma retraite?
«Elle savait que j’avais toujours cette passion de faire de la course automobile. Elle se réjouit de me voir courir en F1 pour au moins une autre saison.
«Quant à moi, je ne reviens pas pour faire de la figuration. Nous avons connu une mauvaise année en 2016, mais je suis confiant de voir cette équipe rebondir.»