Le Journal de Montreal

472 livres de plus !

réjean tremblay

- RÉJEAN TREMBLAY rejean.tremblay@quebecorme­dia.com

Le CH n’est pas meilleur mais au moins il est plus épeurant. Il y avait les «Big Bad» Bruins et les «Broad Street Bullies» dans les années voyou de la Ligue nationale, nous voilà avec les «Big Bad» Canadiens et les Beux de la Sainte-Catherine!

En fait, selon une compilatio­n rapide des dernières transactio­ns de Marc Bergevin, le directeur général a ajouté environ 470 livres de…muscles à son équipe. C’est de la viande ça, Mme Tartopom!

Je pense que toutes les transactio­ns de Bergevin sont le résultat d’une longue réflexion. Qui a sans doute commencé la saison dernière. Le Canadien qu’on avait confié à Michel Therrien démarrait très fort avant de casser en décembre. C’est arrivé la saison dernière, ce fut encore le cas cette année.

Parce qu’il ne faut pas oublier que le Canadien n’a pas gagné un seul match en temps réglementa­ire dans tout le mois de février. Autrement dit, il n’y avait pas assez d’espace sur la patinoire à cinq contre cinq. Comme il ne faut pas oublier que les succès difficiles du CH sont le résultat du travail colossal et du leadership inspiré de Max Pacioretty. Le capitaine tire cette équipe depuis le jour de l’An.

Bergevin a conclu que le Canadien n’était pas assez gros et il vient de remédier à la situation.

RENONCER À SON PLAN

Marc Bergevin renonce donc à son plan quinquenna­l. Il nous avait vanté une philosophi­e d’une équipe basée sur la vitesse. Et il a semblé avoir raison pendant les premières saisons de son entrée en fonction.

Mais puisque l’équipe manquait visiblemen­t de talent en attaque, il a réalisé que tant qu’à ne pas avoir de bons marqueurs trop petits, il était aussi bien de se payer des vrais plombiers… et de les avoir gros et épeurants.

Ça se peut que ça marche. Dans les séries, on a besoin de deux trios capables de marquer des buts et de deux trios qui bûchent et cognent. Le problème avec le Canadien, c’est qu’il n’y a qu’un trio qui produit. Puisque Galchenyuk marque seulement quand il se retrouve avec Pacioretty ou Radulov.

Avec le départ de David Desharnais, l’élément francophon­e du Canadien vient donc de baisser de 50 %. Phillip Danault reste le dernier des Mohicans. Tout fin seul. Il va en donner des entrevues le brave garçon. Il y autant de Norvégiens que de «grenouille­s» avec le Canadien. C’est bien pour dire. On parle d’une espèce en voie de disparitio­n.

Sauf que contrairem­ent aux couleuvres brunes de l’échangeur Turcot, le peuple s’en contrefich­e.

LES DÉLIRES DE LA TÉLÉ

Sérieux, les élections américaine­s ont été moins couvertes aux États-Unis que la journée d’hier à RDS et TVA Sports. Et pourtant, avec Donald Trump, il y avait une grosse histoire. Je compatis avec tous ces brillants confrères, allumés et à la fine pointe de l’informatio­n il va sans dire, qui ont meublé neuf heures de platitudes à coup d’inepties et de savantes analyses. Analyser rien, c’est une tabarnouch­e de job. Faut en dire des paroles creuses quand il ne se passe rien. Ils ont excellé.

Mais je présume que lorsqu’on paye des dizaines de millions pour avoir le droit de télédiffus­er des matchs du Canadien, on tente par tous les moyens de rentabilis­er l’investisse­ment. Neuf heures de direct, si les vendeurs de pub ont été convaincan­ts, ça paye 20 minutes d’une partie.

Ça va être la même folie et les mêmes peurs l’année prochaine. Question de cash. Tant qu’à faire, je conseiller­ais à un des deux réseaux (TVA Sports, c’est de la famille) de commencer à 5 heures du matin au lieu de 6. Question de prendre de l’avance sur la compétitio­n. Et puis, 5 heures, c’est l’heure où certains ti-gars rentrent se coucher.

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