Libéré après avoir été exonéré d’un meurtre
Il recouvre sa liberté après trois ans en prison
Le Montréalais libéré d’une accusation de meurtre contre sa conjointe pourra quitter la prison aujourd’hui.
Michael Gero a passé une dernière nuit en détention avant de recouvrer sa liberté. Car, même si la Couronne a obtenu l’arrêt des procédures sur le crime le plus grave, l’homme de 27 ans devait toutefois être condamné pour avoir eu en sa possession une arme prohibée malgré une ordonnance d’interdiction.
Il a ainsi écopé hier de quatre ans d’incarcération. Mais compte tenu de la détention préventive, il a été condamné en fait à une journée de prison.
Il y a quelques jours à peine, Gero risquait la prison à vie pour le meurtre de Sherri Amanda Thomas. La jeune femme de 19 ans avait été tuée d’une balle dans la tête le matin du 19 novembre 2013, et la Couronne était convaincue qu’il était le meurtrier.
CHANGEMENT DE CAP
Mais dans un revirement de situation, la poursuite a annoncé en plein procès qu’elle ne croyait plus en sa culpabilité.
«Nous ne saurons jamais ce qu’il s’est passé ce matin-là», a dit la juge Hélène Di Salvo hier, au palais de justice de Montréal.
Tout au long des procédures, Gero avait maintenu son innocence. Lors du procès, il avait témoigné en expliquant que les jours précédant le drame avaient été difficiles pour le couple.
«Sherri m’avait annoncé qu’elle était enceinte, mais comme j’avais déjà un enfant et que j’essayais de remettre ma vie en place, nous nous étions mis d’accord pour ne pas garder l’enfant», avait-il dit.
Gero avait aussi expliqué qu’il se préparait pour un examen de mathématiques, et qu’il voulait passer du temps avec sa fille, qu’il gardait toutes les fins de semaine.
«Je ne faisais pas vraiment attention à Sherri», avait-il confié.
DISPUTE
Et juste avant le drame, Gero croit que sa conjointe se serait énervée en regardant son téléphone cellulaire.
«C’était la seule raison pour qu’elle soit fâchée, avait-il dit. J’avais parlé à une autre fille qui m’avait demandé si j’étais son homme, et j’avais dit oui.»
Quoi qu’il en soit, la juge a noté que le pistolet ayant causé la mort de Mme Thomas appartenait à Gero.
«Il savait qu’il était sous ordonnance de ne pas avoir une telle arme, ça démontre son mépris envers le système judiciaire», a noté la juge tout en ajoutant qu’il gardait le pistolet même quand sa fille était chez lui.
Une fois sorti de prison, Gero sera soumis à une probation de trois ans, et il lui sera entre autres interdit de nouveau de posséder une arme prohibée, cette fois pour le reste de sa vie.