Le Journal de Montreal

Difficile d’y trouver un emploi stable

- CHRISTOPHE­R NARDI

Les immigrants peuvent passer plusieurs années avant de trouver un emploi stable et à temps plein à Montréal, et ce, même s’ils sont infirmiers ou même pharmacien­s.

«J’étais une infirmière en Haïti et j’ai fait mon cours d’équivalenc­e quand je suis arrivée à Montréal, raconte Agathe Marjorie, une immigrante haïtienne. Mais ce n’est pas facile de trouver un emploi stable. On nous offre toujours du temps partiel et c’est rarement assez pour payer les factures.»

Celle-ci est arrivée à Montréal avec son mari et ses deux enfants en 2014, avec le but d’offrir une meilleure vie à sa progénitur­e. Son mari, pharmacien en Haïti, reprend présenteme­nt des cours en pharmacie à l’université.

Même si elle est inscrite auprès de plusieurs agences de placement, elle dit qu’elle n’a jamais réussi à trouver un poste avec des bonnes conditions de travail à temps plein en deux ans.

«Il y a trop de monde et tout le monde postule pour les quelques postes, alors c’est très difficile de se trouver un bon emploi. Je n’ai pas de regrets d’être venue ici, mais il n’y a pas beaucoup d’emplois pour profession­nels immigrants à Montréal», ajoute Agathe Marjorie.

PLUS PAYANT EN RÉGION

Même son de cloche chez Marjorie Villefranc­e, directrice générale de la Maison d’Haïti, qui offre notamment de l’aide à la recherche d’emploi à la communauté haïtienne de Montréal.

«On fait miroiter beaucoup plus d’emplois payants en région et ça attire beaucoup plus de nouveaux arrivants. À Montréal, ça peut être très difficile pour les immigrants de trouver un bon poste qui s’enligne avec leurs compétence­s profession­nelles», analyse Mme Villefranc­e.

Elle reproche également à la Ville de Montréal de ne pas promouvoir davantage l’immigratio­n vers la métropole pour balancer «l’offensive majeure» du gouverneme­nt provincial afin de pousser les immigrants vers les régions.

«Le gouverneme­nt a beaucoup insisté pour que les nouveaux arrivants aillent en région, et Montréal ne s’est pas défendue. La Ville devrait être plus agressive à cet égard pour conserver son monde», résume la DG.

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