Québec voulait que Laval enquête sur le SPVM
Pierre Brochet a été directeur adjoint à Montréal
QUÉBEC | Impliqué dans la suspension des enquêteurs Giovanni Di Feo et Jimmy Cacchione quand il était au SPVM, le chef de police de Laval a tout de même été sollicité par Québec pour participer à l’enquête en cours sur le service de police montréalais.
«En effet, vendredi dernier, avant la conférence de presse du ministre, la sous-ministre m’a contacté afin de me demander de collaborer à cette enquête», écrit le directeur du Service de police de Laval, Pierre Brochet, dans une lettre envoyée mardi à tous ses policiers, dont Le Journal a obtenu copie. Il a décliné l’offre.
Le chef de police rappelle qu’il a lui-même été directeur adjoint du SPVM, tandis que le numéro deux du SPVL, Michel Guillemette, y était responsable des enquêtes internes.
Les deux hommes ont d’ailleurs signé des déclarations assermentées qui ont mené à la suspension de Di Feo et Cacchione en 2013. Ceux-ci ont affirmé à l’émission J.E. que les enquêtes internes du SPVM aurait fabriqué des preuves afin de les faire taire.
«J’estime donc qu’il est préférable de ne pas participer à cette enquête […]», poursuit Pierre Brochet dans sa lettre.
Vendredi, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, a annoncé qu’il élargissait l’enquête sur des allégations de problèmes systémiques au département des enquêtes internes du SPVM. En plus de nommer un enquêteur investi des pouvoirs de commissaire, il a fait appel à la SQ et à la GRC, ainsi qu’aux corps de police de Québec, Longueuil, Gatineau.
CONSULTATION
Au cabinet de Martin Coiteux, on affirme que la démarche auprès de la police de Laval s’est limitée à une consultation. «Laval a été consultée au même titre que les autres grands corps de police, explique son attachée de presse. Après discussions, pour différentes raisons, il a été convenu que Laval ne ferait pas partie de l’équipe élargie.»
Outre l’implication passée des deux directeurs au sein du SPVM, la participation de Laval a également été écartée en raison «des relations de travail entre la Ville et son service de police», soulignet-elle. En pleine renégociation de leur convention collective, 81 % des policiers syndiqués de Laval ont récemment signé une pétition exigeant la démission de leur chef. ––Avec la collaboration du Bureau d’enquête