Le Journal de Montreal

L’hôpital fait marche arrière et remettra le crucifix en place

Le retrait du signe religieux au CHU de Québec avait soulevé une controvers­e

- Pierre-Paul Biron PierrePaul­Biron

QUÉBEC | La direction du CHU de Québec a fait volte-face hier en revenant sur sa décision controvers­ée de retirer le crucifix de l’hôpital du Saint-Sacrement qui avait provoqué un véritable tollé depuis une semaine.

La décision de l’établissem­ent est venue «à la demande» du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), selon le communiqué envoyé hier.

«Le MSSS considère qu’il ne s’agit pas ici de la neutralité religieuse de l’État, mais du respect de l’histoire de l’hôpital […] et de la reconnaiss­ance à avoir envers nos mères fondatrice­s, la communauté des Soeurs de la Charité», peut-on lire dans la missive envoyée en après-midi.

Tard en fin de soirée, le crucifix n’avait toujours pas été remis à sa place et l’hôpital a fait savoir que l’installati­on ne se ferait pas en présence des médias.

BARRETTE IRRITÉ

Le ministre de la Santé Gaétan Barrette se défend d’une quelconque interventi­on dans ce dossier. S’il affirme être fortement en accord avec la décision de replacer le crucifix, il réfute les allégation­s d’ingérence, se disant même «très irrité» par ce genre de propos.

«S’ils n’ont pas la colonne vertébrale pour prendre leurs responsabi­lités, il y a un problème. […] Je n’ai contacté personne au CHU de Québec», a-t-il insisté, admettant malgré tout que des fonctionna­ires avaient pu passer certains messages.

«Les fonctionna­ires du ministère ont pu rappeler à la direction que nous exigeons aux administra­tions d’être à l’écoute de la population qu’elles desservent, souligne le ministre. Il me semble très clair que la population s’est exprimée dans ce dossier.»

DÉCISION SALUÉE

Plusieurs politicien­s et intervenan­ts qui s’étaient prononcés contre le choix initial de l’institutio­n ont salué hier le revirement de situation. Le cardinal Gérald Cyprien Lacroix a notamment parlé d’une «sage décision qui respecte le caractère patrimonia­l, historique et religieux de ce crucifix».

Le premier ministre Philippe Couillard a quant à lui rappelé l’importance de ne pas «effacer notre patrimoine», même au nom de l’ouverture et de la tolérance.

«On est dans une institutio­n hospitaliè­re qui s’appelle Saint-Sacrement et on ne changera pas son nom. Une institutio­n fondée par les congrégati­ons religieuse­s et on ne changera pas l’histoire, il faut même s’en souvenir», a-t-il souligné, affirmant lui aussi que son gouverneme­nt n’était pas intervenu dans l’affaire.

 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS RACINE ?? La flèche montre l’endroit où le crucifix doit être replacé, à son endroit initial. Le Journal a attendu jusqu’en toute fin de soirée, hier, mais l’installati­on n’avait toujours pas eu lieu. La direction des communicat­ions du CHU a indiqué que la pose se ferait lorsqu’aucun représenta­nt des médias ne serait présent, vraisembla­blement au cours de la nuit dernière. Un gardien de sécurité avait même été affecté à la surveillan­ce de l’endroit, hier.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS RACINE La flèche montre l’endroit où le crucifix doit être replacé, à son endroit initial. Le Journal a attendu jusqu’en toute fin de soirée, hier, mais l’installati­on n’avait toujours pas eu lieu. La direction des communicat­ions du CHU a indiqué que la pose se ferait lorsqu’aucun représenta­nt des médias ne serait présent, vraisembla­blement au cours de la nuit dernière. Un gardien de sécurité avait même été affecté à la surveillan­ce de l’endroit, hier.
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