L’hôpital fait marche arrière et remettra le crucifix en place
Le retrait du signe religieux au CHU de Québec avait soulevé une controverse
QUÉBEC | La direction du CHU de Québec a fait volte-face hier en revenant sur sa décision controversée de retirer le crucifix de l’hôpital du Saint-Sacrement qui avait provoqué un véritable tollé depuis une semaine.
La décision de l’établissement est venue «à la demande» du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS), selon le communiqué envoyé hier.
«Le MSSS considère qu’il ne s’agit pas ici de la neutralité religieuse de l’État, mais du respect de l’histoire de l’hôpital […] et de la reconnaissance à avoir envers nos mères fondatrices, la communauté des Soeurs de la Charité», peut-on lire dans la missive envoyée en après-midi.
Tard en fin de soirée, le crucifix n’avait toujours pas été remis à sa place et l’hôpital a fait savoir que l’installation ne se ferait pas en présence des médias.
BARRETTE IRRITÉ
Le ministre de la Santé Gaétan Barrette se défend d’une quelconque intervention dans ce dossier. S’il affirme être fortement en accord avec la décision de replacer le crucifix, il réfute les allégations d’ingérence, se disant même «très irrité» par ce genre de propos.
«S’ils n’ont pas la colonne vertébrale pour prendre leurs responsabilités, il y a un problème. […] Je n’ai contacté personne au CHU de Québec», a-t-il insisté, admettant malgré tout que des fonctionnaires avaient pu passer certains messages.
«Les fonctionnaires du ministère ont pu rappeler à la direction que nous exigeons aux administrations d’être à l’écoute de la population qu’elles desservent, souligne le ministre. Il me semble très clair que la population s’est exprimée dans ce dossier.»
DÉCISION SALUÉE
Plusieurs politiciens et intervenants qui s’étaient prononcés contre le choix initial de l’institution ont salué hier le revirement de situation. Le cardinal Gérald Cyprien Lacroix a notamment parlé d’une «sage décision qui respecte le caractère patrimonial, historique et religieux de ce crucifix».
Le premier ministre Philippe Couillard a quant à lui rappelé l’importance de ne pas «effacer notre patrimoine», même au nom de l’ouverture et de la tolérance.
«On est dans une institution hospitalière qui s’appelle Saint-Sacrement et on ne changera pas son nom. Une institution fondée par les congrégations religieuses et on ne changera pas l’histoire, il faut même s’en souvenir», a-t-il souligné, affirmant lui aussi que son gouvernement n’était pas intervenu dans l’affaire.