Le Sénat somme Ottawa d’agir pour aider les Inuit
OTTAWA | (Agence QMI) Ottawa doit s’attaquer à la grave crise du logement qui touche les communautés inuites en revoyant de fond en comble sa façon de financer les habitations dans le Nord, selon un groupe de sénateurs.
Dans un rapport déposé hier, le Comité sénatorial permanent des peuples autochtones tire la sonnette d’alarme sur la situation du logement des communautés inuites dans le nord du Canada et du Québec.
Au Nunavik, dont la population s’élève à environ 10 000 personnes, pas moins de 1000 logements seraient nécessaires pour combler la pénurie.
RÉDUIRE LA BUREAUCRATIE
Pour y arriver, le Sénat suggère notamment de réduire la bureaucratie en transférant les fonds du gouvernement fédéral directement aux organisations autochtones.
«Celles-ci sont mieux placées pour déterminer les besoins et les priorités de leurs collectivités», selon les sénateurs.
Actuellement, les fonds fédéraux transigent par les provinces, qui en retiennent une partie en frais administratifs. Dans le cas du Québec, ces frais atteignent près de 5%.
Le financement fédéral devrait aussi selon les sénateurs être «convenable, prévisible et stable afin que les sociétés d’habitation régionales puissent répondre à la demande à long terme».
Les sénateurs n’ont toutefois pas précisé quel montant additionnel de financement serait nécessaire pour endiguer la crise.
SURPEUPLEMENT ET VIOLENCE
Au Nunavik, plus de la moitié des familles inuites habitent des logements surpeuplés, dont certaines s’entassent à 15 personnes dans un logement de trois chambres à coucher.
«Ces conditions ont des effets profondément troublants, notamment sur les enfants», écrivent les sénateurs.
«Le surpeuplement entraîne de hauts niveaux de violence et d’agressions et place les enfants dans des situations de vulnérabilité inacceptables», ajoute-ton.
Les entrées et les chaufferies sont souvent converties en aires de repos, et des membres de la famille doivent parfois vivre dans une remise, relate-t-on dans le document.