Il cause la mort d’un homme avec son bateau de luxe
Près de cinq après l’incident, un homme d’affaires a été reconnu coupable de conduite dangereuse
SHAWINIGAN | Un homme de 59 ans qui voulait épater la galerie avec son puissant bateau à 1,1 million $ a été reconnu coupable de conduite dangereuse causant la mort d’un homme de 27 ans.
Sylvain Girard, un homme d’affaires de la région de Montréal, filait à vive allure quand il a fait un virage brusque, le 4 août 2012, sur la rivière St-Maurice à St-Jean-des-Piles, près de Shawinigan. La douzaine d’occupants de l’embarcation de luxe de 42 pieds de long se sont tous retrouvés à l’eau, dont Alexandre Bourque, 27 ans, qui est mort noyé.
Son corps a été repêché quatre jours plus tard.
SOULAGEMENT
La famille de la victime a été soulagée que M. Girard soit jugé coupable hier de conduite dangereuse et de négligence criminelle causant la mort au terme de son procès.
«Je lui en veux (à l’accusé), dans le sens que c’est quelqu’un qui a manqué de jugement dans sa conduite qui était dangereuse. Il avait un bateau pour s’amuser, et il s’est amusé aux dépens de tout le monde sur le plan d’eau», a dit l’oncle de la victime, André Jean Bordeleau.
Le 4 août 2012 en après-midi, Sylvain Girard avait aidé un groupe d’une trentaine d’hommes et de femmes de 25 à 32 ans, dont la victime, à démarrer un de leurs bateaux. Ils ont été impressionnés par l’embarcation de Sylvain Girard, qui a accepté de leur faire des tours, par groupes d’une dizaine de personnes. Il y avait cinq places assises, les autres restaient debout.
Plusieurs témoins ont rapporté que M. Girard allait très vite et qu’il faisait des manoeuvres dangereuses. Une riveraine, Jocelyne Beaudry, a même composé le 91-1 vers 15 h en après-midi, car elle craignait qu’il provoque un accident.
VOITURES DE LUXE
Avant le tour de bateau fatidique, Sylvain Girard est allé montrer ses voitures sport à quelques hommes.
Il a entre autres fait déraper volontairement un Viper et fait crisser les pneus d’une Barracuda pour montrer ses bolides.
Il y a ensuite eu le troisième tour de bateau, dans lequel prenait part la victime. Quand Sylvain Girard a voulu ramener son bolide à son quai, il a fait un virage trop serré.
Tout le monde est tombé à l’eau. Alexandre Bourque s’est noyé. Il ne portait pas de veste de flottaison.
PERFORMANCE
«Force est de conclure, comme pour les tours précédents, que l’accusé voulait démontrer la performance de son bateau en amorçant un virage à haute vitesse», a dit le juge Jacques Trudel.
Il roulait autour de 80 km/h quand il a amorcé le virage, selon l’expert en reconstitution d’accident Olivier Bellavigna-Ladoux.
Les représentations sur sentence se tiendront le 24 avril.