Le Journal de Montreal

Pas de médecins à l’urgence la nuit pendant trois semaines

Les citoyens de Témiscamin­g devront faire 180 km pour une consultati­on

- DaviD Prince

TÉMISCAMIN­G | La mairesse du petit village de Témiscamin­g se croise les doigts pour qu’il n’y ait pas d’accident dans sa municipali­té d’ici le 23 mars alors qu’il n’y aura pas de médecins à l’urgence pendant la nuit.

Témiscamin­g est une municipali­té de 2300 citoyens située à environ 90 kilomètres au sud de Ville-Marie.

En cas d’urgence, les citoyens devront donc franchir cette distance pour avoir accès à un médecin, un non-sens selon la mairesse, Nicole Rochon.

UNE SITUATION RISQUÉE

Cette dernière a l’impression que Québec joue à la roulette russe avec les citoyens de sa ville puisque l’urgence devra composer avec une absence de médecins pendant la nuit pour les trois prochaines semaines.

«On espère que rien de grave ne va arriver. Ici, nous avons Tembec qui engage 600 travailleu­rs et qui fonctionne 24 heures sur 24. S’il arrivait un accident de travail pendant la nuit, les conséquenc­es pourraient être graves. C’est inquiétant et inacceptab­le», affirme Mme Rochon.

Il n’y a que deux médecins à l’hôpital de Témiscamin­g alors qu’il devrait normalemen­t y en avoir six pour répondre à la demande.

Au cours des derniers mois, un médecin est décédé et un autre est parti.

Des médecins de l’extérieur viennent en renfort, mais le Centre de santé de l’Abitibi-Témiscamin­gue a été incapable d’en trouver d’ici au 23 mars, notamment en raison de la semaine de relâche.

AMBULANCES PRÊTES

À défaut de voir un médecin à l’urgence, les citoyens de Témiscamin­g pourront consulter des infirmière­s qui devront stabiliser les patients avant leur transfert vers Ville-Marie.

Celles-ci seront en communicat­ion téléphoniq­ue avec les médecins de Ville-Marie.

Le Centre de santé s’est assuré d’avoir deux ambulances sur place plutôt qu’une seule comme c’est habituelle­ment le cas puisque l’on prévoit qu’il y aura davantage de transfert de patients vers Ville-Marie.

Il faut compter au minimum trois heures pour chacun des transferts.

GRANDE SÉDUCTION

Pour combler la pénurie de médecins, les maires du secteur et le Centre de santé ont lancé une opération de séduction auprès de médecins étrangers.

Trois médecins diplômés en France ont accepté de s’installer à Temiscamin­g, mais ils doivent auparavant faire un stage.

Ils ne seront pas en place avant au moins l’automne prochain.

«Quand tu es mairesse d’un village éloigné, tu ne dois pas que gérer des services municipaux, mais aussi t’assurer que ta population ait des services de santé», a dit la première citoyenne de Témiscamin­g.

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Nicole RochoN Mairesse

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