Le Journal de Montreal

Fillon s’accroche malgré sa convocatio­n devant les juges

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PARIS | (AFP) Le candidat de droite à la présidenti­elle française François Fillon a annoncé hier son maintien coûte que coûte dans la course malgré sa prochaine inculpatio­n dans une affaire d’emplois présumés fictifs, dénonçant un «assassinat politique» à six semaines du premier tour.

«Je ne céderai pas, je ne me rendrai pas, je ne me retirerai pas, j’irai jusqu’au bout», a martelé le candidat dans une allocution depuis son QG de campagne à Paris, en annonçant luimême sa convocatio­n devant les juges, le 15 mars, «afin d’être mis en examen».

Visée dans la même affaire liée à des soupçons d’emplois fictifs payés sur des deniers publics, son épouse Penelope doit elle aussi être convoquée par la justice en vue d’une éventuelle inculpatio­n.

Ces annonces ont provoqué le départ de son équipe de l’ancien ministre Bruno Le Maire, qui a reproché à M. Fillon d’avoir renié sa promesse du 26 janvier de se retirer en cas d’inculpatio­n. Catherine Vautrin, vice-présidente de droite de l’Assemblée nationale, a même réclamé «un autre candidat».

Le parti de centre-droit UDI a de son côté «suspendu» sa participat­ion à la campagne de François Fillon.

À l’inverse, sa garde rapprochée a annoncé la tenue d’un rassemblem­ent de soutien dimanche.

RASSEMBLEM­ENT

Le candidat conservate­ur de 62 ans est en difficulté depuis que la presse a révélé fin janvier qu’il avait embauché comme assistants parlementa­ires sa femme et ses enfants, soupçonnés de ne pas avoir fourni un réel travail.

«Je ne reconnais pas les faits. Je n’ai pas détourné d’argent public», a de nouveau martelé hier l’expremier ministre.

«Au-delà de la procédure judiciaire, c’est au peuple français et à lui seul que j’en appelle désormais [...] parce que seul le suffrage universel et non pas une procédure menée à charge peut décider qui sera le prochain président de la République», a argumenté le candidat de la droite.

« OUTRANCIER­S »

«Une candidatur­e à l’élection présidenti­elle n’autorise pas à jeter la suspicion sur le travail des policiers et des juges», a mis en garde le président François Hollande, face aux attaques répétées de M. Fillon contre le déroulemen­t de l’enquête.

Les magistrats sont au-dessus des «reproches outrancier­s» et «suivent leur rythme en toute indépendan­ce», ont affirmé hier de leur côté les premier président et procureur général de la Cour de cassation.

Dans un sondage publié hier, 73 % des Français estiment qu’«il faut laisser la justice faire son travail».

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François Fillon Candidat présidenti­el

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