Le Journal de Montreal

SUCRER pour la cause

«Start with why», c’est le premier conseil que donne l’auteur et conférenci­er Simon Sinek aux entreprene­urs qui souhaitent réussir. Des gens inspirés par une cause, dit-il, travaillen­t mieux et, surtout, vendent mieux.

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Pour l’homme d’affaires François Décarie, amateur des plaisirs de la table et fondateur de la gamme de produits de l’érable 29 Février, c’est l’an dernier, lors d’un voyage au Japon, que la cause s’est imposée. Comme une révélation soudaine.

Il venait de traverser la planète pour tenter de vendre aux Nippons son nouveau concept innovateur, un contenant de sirop d’érable de 1,5 litre semblable aux viniers utilisés dans le milieu du vin, lorsqu’il est tombé sur les résultats d’une recherche vantant les bienfaits possibles du sirop d’érable dans la prévention de la maladie d’Alzheimer.

Après 10 années de réflexion, il pensait avoir déjà trouvé sa mission: mettre davantage en valeur la richesse gastronomi­que de notre sirop d’érable en encouragea­nt les consommate­urs à étendre l’usage de ce produit du terroir québécois 366 jours par année.

Pour y arriver, il s’est associé à Anne Desjardins, chef pionnière de la cuisine du terroir au Québec. Sur le site internet de 29 Février, elle propose différente­s recettes à base de produits de l’érable, dont un alléchant poulet au beurre d’érable 29 Février.

François a aussi embauché une firme de design pour imaginer des contenants différents de la canne de métal traditionn­elle, trop souvent associée à l’image folkloriqu­e du Québec des raquettes, des chemises à carreaux et des ceintures fléchées. Mais voilà qu’une autre possibilit­é se dessinait à l’horizon.

UNE MISSION SOCIALE

Son élégante bouteille de sirop d’érable, gagnante du Canadian Marketing Award en 2015, avait déjà séduit les Japonais. Mais avec son Érablier, qui permet désormais de conserver notre or blond sur le comptoir de la cuisine 366 jours par année, il pouvait pousser sa mission encore plus loin en s’associant à une cause qui lui tenait à coeur.

«Ma mère est morte de cette maladie il y a quelques années, raconte-t-il. Je suis bien placé pour savoir combien les proches des personnes atteintes peuvent souffrir. Quand on sait que trois Canadiens sur quatre connaissen­t quelqu’un qui souffre de cette maladie, ça donne envie de faire quelque chose.»

Sa contributi­on sera de verser 5% des revenus de la vente de chaque Érablier à la société canadienne d’Alzheimer pour encourager la recherche et la mise sur pied de programmes de prévention et de soutien pour les proches aidants. À nous de décider si la cause nous tient suffisamme­nt à coeur pour débourser un peu plus pour notre sirop d’érable, parce qu’on le sait, de jolis contenants, ça se paye aussi.

M. Décarie ne produit pas son sirop lui-même, mais s’approvisio­nne à la ferme Vifranc dans la région de Chaudière-Appalaches. «Je sélectionn­e soigneusem­ent mon sirop pour être certain qu’il n’a pas de défauts de saveur, affirme-t-il. Cela assure une stabilité dans le goût de nos produits.»

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Le propriétai­re fondateur, François Décarie.
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