Les enseignants craignent de ne pas être prêts
Les enseignants, qui auront eu moins d’un an pour se préparer, craignent que le nouveau cours d’éducation financière ne soit pas prêt à temps pour la prochaine rentrée.
Les syndicats ont en effet dénoncé ce qu’ils considèrent comme de la précipitation de la part du gouvernement, qui a annoncé l’automne dernier que le cours sera implanté en septembre 2017.
Selon la Fédération autonome de l’enseignement, ce que fait le ministre est carrément «illégal». Plusieurs syndicats évaluent d’ailleurs leurs options juridiques.
ESPRIT CRITIQUE
Pour ce qui est du contenu, des enseignants déplorent aussi que le cours Monde contemporain soit amputé pour faire de la place aux 50 heures accordées à l’éducation financière.
Aussi, l’éducation financière ne devrait pas servir uniquement à gérer ses sous, mais aussi à développer un esprit critique par rapport à la société de consommation et à la protection de la vie privée, espère Philippe Viel, de l’Union des consommateurs.
«Il ne faut pas mettre toute la responsabilité sur le dos des consommateurs.» Éduquer, c’est aussi former des citoyens capables de militer pour que l’État les protège mieux, ajoute-t-il.
FRAUDE
Par ailleurs, plusieurs intervenants croient que la protection contre la fraude est un thème qui doit être abordé dans le cours.
Judée Deslongchamps, de l’ACEF Lanaudière, doit parfois donner des conseils de base aux adolescents, comme ne pas laisser leur numéro d’assurance sociale dans leur portefeuille ou signaler à la compagnie dès qu’une carte de crédit est perdue.
Car depuis quelques années, les jeunes posent de plus en plus de questions sur la fraude et le vol d’identité, observe-t-elle.
Et ils ont bien raison de le faire, croit Camille Beaudoin, de l’AMF. En effet, l’organisme fait parfois des tournées dans les cégeps et remarque que les jeunes sont susceptibles d’être la cible de fraudeurs sur le web.
Aucun volet sur la protection contre les fraudes n’apparaît dans le programme, mais ce thème pourrait aisément être abordé par les enseignants dans le cadre du volet qui touche la fraude fiscale, indique Simon Fortin, du ministère de l’Éducation.