À la rue par -20 oC et sans assurance
Un incendie qui a pris naissance dans une salle de bain force l’évacuation de 150 résidents en pleine nuit
Après avoir tout perdu dans l’incendie survenu dans la nuit de samedi à Repentigny, un des 150 résidents évacués en pleine nuit par un froid glacial regrette amèrement de ne pas avoir souscrit une assurance habitation.
«Je suis à terre, a confié Jean-François Paré. Ça fait plus de 20 ans que j’accumule mes biens et en l’espace de cinq minutes, j’ai tout perdu.» Ce dernier pense que l’incendie a pris naissance dans sa salle de bain, où un nouveau ventilateur a été installé vendredi matin.
«Je suis allé aux toilettes vers 1h, j’ai allumé le ventilateur et j’ai refermé la porte derrière moi, indique-t-il. Cinq minutes plus tard, il y avait de la fumée qui s’échappait de la salle de bain. Quand j’ai ouvert la porte, j’ai constaté que mon plafond était en feu.»
« JE ME SENS IDIOT »
M. Paré a immédiatement déclenché l’alarme incendie et les habitants des deux immeubles de 32 logements ont été évacués à l’extérieur alors que le thermomètre affichait -20 °C.
Personne n’a été blessé et la soixantaine de pompiers appelés sur place ont réussi à maîtriser les flammes en moins de deux heures.
M. Paré n’est parvenu à sauver que son chat, ses deux oiseaux et quelques papiers importants. «J’estime mes pertes de 15 000 à 20 000 dollars», dit-il.
Esthéticien automobile de formation, il touche des prestations d’assuranceemploi depuis octobre, date à laquelle il a emménagé dans cet immeuble.
Faute d’argent, il ne pouvait pas se permettre d’assurer ses biens puisqu’il lui reste trop peu après avoir payé le loyer, son véhicule et l’épicerie.
«J’ai de la misère à joindre les deux bouts, explique-t-il. Je reçois 980 $ par mois de l’assurance-emploi.»
«Je me sens un peu idiot de ne pas avoir dépensé les dollars nécessaires pour m’assurer, a-t-il poursuivi. On pense que ça ne va jamais nous arriver. C’est la première chose que je vais faire quand je vais me reloger.»
PLUSIEURS LOGIS ENDOMMAGÉS
Au total, 12 logements ont été endommagés par l’incendie, tandis que plusieurs autres ont subi des dommages causés par la fumée et l’eau, a confirmé Marc Rocheleau, le directeur adjoint du service des incendies.
Les résidents du 1, rue Bonaventure ne pourront pas réintégrer leur logement avant un certain temps, alors que ceux du 3, rue Bonaventure ont pu le faire hier dans la matinée.