Banni à Montréal, un tournoi de jiu-jitsu trouve sa place à Ottawa
Annulé à la dernière minute la semaine dernière par la police de Montréal, un championnat national de jiu-jitsu brésilien s’est finalement tenu hier à Ottawa.
«La communauté s’est vraiment mise ensemble pour l’événement. Tout le monde était content qu’on ait pu faire la compétition au lieu de l’annuler, même s’il a fallu faire la route», se félicite l’organisateur et arbitre Johnny Zemouli.
Il y a une semaine à peine, quelque 240adeptes de cet art martial apprenaient avec stupéfaction que le championnat canadien jiu-jitsu brésilien ne pouvait avoir lieu comme prévu au Centre Pierre-Charbonneau. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) avait informé les promoteurs 9 heures avant l’événement que celui-ci contrevenait à l’article 83 du Code criminel canadien sur les «combats concertés».
Seuls les combats de sports reconnus par le Comité international olympique sont tolérés.
TOLÉRANCE
Même si le Code criminel est le même en Ontario, l’organisateur croit qu’une plus grande ouverture à ce sport existe à l’extérieur de la province.
«Dans le Canada, c’est toléré en général. D’ailleurs pour le grand championnat [de jiu-jitsu professionnel 2017] d’Abu Dhabi, les qualifications ont eu lieu à Toronto sans problème», note M. Zemouli. Son organisation avait une semaine à peine pour trouver un nouveau lieu afin de tenir le championnat, et les villes québécoises ont été évitées «pour ne pas prendre de risques».
Ottawa a été choisie pour sa proximité avec le Québec, d’où proviennent près de la moitié des participants. D’autres sportifs arrivaient de plus loin, comme Boston, New York ou Toronto.
AVENIR
«Environ 80% des participants inscrits à Montréal y étaient», estime-t-il.
Le rendez-vous sportif déménagé à la hâte a réuni 200participants et une centaine de spectateurs, «un succès» selon M.Zemouli. Il existe toujours de l’incertitude quant au sort de quatre autres tournois de jiu-jitsu prévus à Montréal ces deux prochains mois. Pour l’instant, ils sont reportés. Le jiu-jitsu brésilien n’utilise ni coup de poing ni coup de pied, et se révèle «une victime collatérale» de la loi fédérale, selon le mordu de ce sport. «Nous sommes optimistes, et nous croyons que tout va s’arranger», conclut-il.