3,7 M$ pour des clés USB sécurisées
La RAMQ doit se conformer à de nouvelles normes
QUÉBEC | Le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, venait à peine d’annoncer le déploiement officiel du Dossier santé Québec en mai dernier que la RAMQ procédait au remplacement de la majorité des quelque 54 000 clés d’accès au système informatique. Coût de la note: 3,7 millions $.
Ces clés USB sécurisées permettent aux professionnels de la santé d’accéder à certaines informations médicales en ligne, comme les médicaments prescrits à un patient, ainsi que les résultats de ses examens de laboratoire et d’imagerie médicale.
MISE À NIVEAU
L’opération de remplacement, qui se terminera le 31 mars 2017, «vise à se conformer à de nouvelles normes internationales de sécurité informatique», a écrit aux établissements de santé le sous-ministre associé, Richard Audet, l’an dernier, dans une lettre obtenue par notre bureau parlementaire en vertu de la Loi d’accès à l’information.
La raison? Microsoft a annoncé le simple retrait d’un algorithme de hachage (SHA-1) utilisé dans le certificat de sécurité SécurSanté. Un tel algorithme permet de certifier qu’un texte n’a pas été modifié.
Le DSQ est en phase bêta depuis 2013 et son déploiement s’est fait de façon graduelle dans les cliniques, pharmacies et autres établissements de santé.
À la RAMQ, on affirme que le remplacement des clés d’accès est une opération de routine et que celles-ci devront être changées périodiquement.
«Les dispositifs d’accès ont une durée de vie limitée et doivent être remplacés dans un horizon de 3 à 6 ans, écrit la porte-parole, Caroline Dupont. L’exercice actuel de remplacement s’inscrit dans les opérations courantes, soit remplacer les dispositifs en fin de vie et assurer une démarche de gestion de changement favorisant leur usage.»
COÛTS RÉCURRENTS
Destiné à réduire l’utilisation du papier dans le système de santé, le DSQ coûtera au moins 1,01 milliard$, alors que les coûts annoncés étaient de 563 M$ au départ. Cela inclut des frais de maintenance annuels de 60 millions $.
Il permet de relier les divers pans de l’informatisation de la santé, dont le Dossier médical électronique, peu utilisé.
En 2015, un an avant d’ouvrir le DSQ à l’ensemble des professionnels de la santé, le ministre Barrette l’avait lui-même qualifié de «pas idéal», mais «fonctionnel».