Entouré de mesures d’exception
La prison de Rivière-desPrairies, qui a «accueilli» Benjamin Huson-Barbeau au lendemain de son évasion, a pris les grands moyens pour éviter toute récidive.
Depuis bientôt quatre ans, on le garde en solitaire dans une cellule d’un «secteur de classement restrictif en raison du risque qu’il représente», a expliqué en cour la directrice du deuxième centre de détention en importance de la province, Line Fortin.
Sans contact physique avec aucun autre détenu, HudonBarbeau est logé dans l’aile P-2, où il n’a que deux voisins qu’il ne peut pas voir, leurs cellules étant situées côte à côte. Il doit prendre ses repas derrière les barreaux et non à la cafétéria.
Dès qu’il sort de sa cellule, ses poignets et ses chevilles sont menottés et reliés par une chaîne. Deux gardiens doivent l’escorter dans tous ses déplacements.
Il peut sortir prendre l’air une heure par jour, mais seul, dans une cour au toit grillagé. Il peut aussi passer trois heures par jour dans une aire commune pour regarder la télé, mais les autorités s’arrangent pour qu’aucun autre détenu ne s’y trouve en même temps que lui.
PLAINTES À RÉPÉTITION
Pas de gymnase, pas de cours, pas de programme de réhabilitation, a déploré son avocat, Me François Bérichon, en estimant que cette «isolation» viole les droits constitutionnels de son client.
Seulement 17 des 540 prisonniers de Rivière-des-Prairies ont le même traitement.
«Monsieur a visiblement de la difficulté à respecter les règles en détention», a insisté Mme Fortin.
Elle a témoigné que HudonBarbeau a inondé le système carcéral de 90 plaintes de toutes sortes à sa première année à «RDP». Le comité chargé de traiter ces plaintes l’a déclaré «quérulent» et ne reçoit plus ses doléances.
«C’est très rare de voir ça», a précisé la directrice.
Hudon-Barbeau a également reçu 27 rapports disciplinaires, notamment pour avoir injurié ou menacé des agents correctionnels.