Le Journal de Montreal

Des snowbirds pas prêts à vivre 2 mois de plus aux États-Unis

Un projet loi américain autorisera­it une extension aux Canadiens de 55 ans et plus

- Marie-Ève Dumont MEDumontJD­M marie-eve.dumont @quebecorme­dia.com

Des snowbirds québécois ne sont pas chauds à l’idée de vivre huit mois en Floride au lieu de six, comme le propose un projet de loi américain, s’ils n’obtiennent pas la couverture additionne­lle de leur assurance-maladie du Québec.

«Si un Québécois perd ses droits en demeurant plus longtemps en Floride, il ne restera pas, c’est clair. Le fait qu’ils adoptent cette loi ne va rien changer», soutient Yvonne Courage, responsabl­e du magazine francophon­e Destinatio­n Soleil en Floride.

Un projet de loi bipartisan a été déposé le mois dernier à la Chambre des représenta­nts américaine afin de permettre aux snowbirds canadiens, soit les touristes de 55 ans et plus, de rester 8 mois (240 jours) en Floride plutôt que les 6 mois (180 jours) permis actuelleme­nt.

L’objectif est de favoriser le tourisme afin de renforcer l’économie aux ÉtatsUnis. Cette propositio­n détone par rapport à l’attitude de Trump envers les citoyens de pays musulmans ou du Mexique, à qui le président américain restreint l’accès à ses frontières.

Un autre projet de loi voudrait même abaisser l’âge minimum à 50 ans. Deux tentatives de faire adopter des lois semblables avaient échoué en 2013 et 2015.

PERDRE SA COUVERTURE

«Dans les dernières années, on avait resserré la corde de ceux qui allaient en Floride, c’est une volte-face importante. Il faut seulement voir si nos lois vont suivre», insiste Danis Prud’homme, directeur général du Réseau FADOQ, un organisme québécois de défense des aînés.

En ce moment, pour maintenir sa couverture de la Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ), il faut être présent au pays au moins la moitié de l’année, soit 183 jours ou plus, mentionne Caroline Dupont, porte-parole de la RAMQ.

Les séjours de 21 jours consécutif­s ou moins ne comptent pas, ni les journées de départ et de retour (voir à gauche). Sinon, la personne perdra sa couverture pour l’année entière, même lorsqu’elle sera de retour au Québec.

Pour le moment, la RAMQ n’a pas l’intention de modifier cette règle, ajoute Mme Dupont.

IMPÔTS AUX ÉTATS-UNIS

Des questions fiscales entrent aussi en jeu lorsqu’on séjourne une longue période aux États-Unis. Le projet de loi contient une dispositio­n qui assure que ceux qui voyagent sous ce nouveau visa de snowbird vont être traités comme des non-résidents des États-Unis aux fins fiscales et ne seront pas soumis aux impôts américains sur leur revenu mondial.

Le fiscaliste Jean-François Poulin, de Raymond Chabot Grant Thornton, croit qu’il faudra attendre l’adoption du projet de loi afin de connaître sa véritable portée sur les lois fiscales américaine­s et les obligation­s des snowbirds.

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Richard Légaré, snowbird de 64 ans, ne compte pas allonger son séjour en Floride s’il perd sa couverture d’assurance-maladie.
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DANIS PRUD’HOMME FADOQ

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