Le Journal de Montreal

Du répit pour les parents surchargés ou esseulés

Plus de 500 organismes se partageron­t 20 millions $

- DOMINIQUE SCALI

Mère monoparent­ale de deux jeunes enfants, Isabelle Desrochers aurait du mal à se rendre seule chez le médecin ou à se faire des amies si ce n’était du soutien et des activités organisées par un organisme de halte-garderie qu’elle fréquente.

«Des fois, c’est des demi-journées, des fois des journées complètes [de halte-garderie]. Ça me permet de faire l’épicerie toute seule. Des fois, ça fait du bien», illustre Isabelle Desrochers, 27 ans et mère de deux enfants de 3 et 2 ans.

Elle amène régulièrem­ent ses enfants au Carrefour familial Les Pitchou, à Pointe-aux-Trembles, qui fait partie des quelque 515 organismes et regroupeme­nts qui se partageron­t une aide financière ponctuelle de 20 millions de dollars sur deuxans, annoncée hier par le ministre de l’Éducation et de la Famille Sébastien Proulx.

Ces organismes offrent du soutien aux parents qui ont besoin d’aide, notamment parce qu’ils sont isolés ou qu’ils ont de faibles revenus. Ils offrent aussi des activités pour aider les enfants en fonction de leurs besoins ou retards pour qu’ils puissent commencer au même niveau que les autres lorsqu’ils entreront à l’école.

Isabelle Desrochers remarque d’ailleurs que ses enfants sont particuliè­rement épanouis depuis qu’elle fréquente le centre.

«Par exemple, mon fils avait beaucoup de difficulté avec les choses pointilleu­ses, avec la motricité fine, comme de mettre un fil dans une bille. Ils l’ont aidé et lui ont montré des [activités spécifique­s]», raconte-t-elle.

AIDER LES PARENTS AUSSI

Fonctionna­nt comme de petits services de garde, les haltes-garderies vont aussi s’occuper temporaire­ment des enfants le temps que les parents soufflent un peu ou qu’ils puissent socialiser entre eux. Ces services sont parfois payants, selon les organismes. Par exemple, au Carrefour Le Pitchou, l’abonnement mensuel varie entre 5 $ et 25 $, en fonction du revenu.

Pour plusieurs, ces organismes font carrément office de famille. «Je n’avais pas de famille proche capable d’être là en tout temps. Je me retrouvais à chercher [de l’aide] et à ne pas savoir où me lancer», raconte Isabelle Desrochers.

Le Carrefour lui permet aussi de créer des liens d’amitié avec d’autres mères. «Maintenant, je me sens appuyée et entourée.»

FINANCEMEN­T PONCTUEL

Pour le ministre Proulx, ces organismes contribuen­t à la réussite future des enfants non seulement par leurs activités éducatives, mais aussi parce qu’ils encouragen­t la «littératie familiale» en soutenant autant les parents que les petits. Les 20 millions $ annoncés leur permettron­t notamment d’offrir plus d’activités d’éveil à la lecture.

Sylvie Lévesque, de la Fédération des associatio­ns de familles monoparent­ales et recomposée­s, se réjouit du montant accordé, mais déplore que l’aide ne soit que ponctuelle. Une aide récurrente assurerait les services à long terme, selon elle.

« Je n’avais pas de famille proche capable d’être là en tout temps. Je me retrouvais à chercher [de l’aide] et à ne pas savoir où me lancer. » – Isabelle Desrochers

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Isabelle Desrochers fréquente le Carrefour familial Les Pitchou depuis près de trois ans.

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