Les aveux d’un présumé terroriste utilisés contre lui

Les aveux d’un Gatinois accusé d’avoir tenté de rejoindre le groupe État islamique (ÉI) en Syrie pourront être utilisés contre lui, a tranché la cour hier.

Ismaël Habib, 29 ans, espérait que ses déclarations, selon lesquelles il voulait «mourir pour Dieu» et obtenir 72 vierges en faisant le djihad en Syrie, ne seraient pas retenues, car elles avaient été faites à des policiers qui se faisaient passer pour des bandits.

Durant des rencontres au début de 2016, Habib aurait affirmé à deux reprises son désir d’aller rejoindre l’ÉI. Mais sans le savoir, il s’incriminait auprès d’agents de la Gendarmerie royale du Canada, qui avaient créé des scénarios communément appelés «Mr Big». Habib avait finalement été arrêté. Il subit présentement son procès au palais de justice de Montréal.

PAS DE FAUTE

Habib contestait le fait que la preuve puisse être utilisée contre lui en s’attaquant aux méthodes de la GRC, puisqu’un arrêt de la Cour suprême avait balisé ce genre d’opération afin d’éviter tout débordement. Mais ici, la GRC n’a commis aucune faute, a conclu le juge Serge Delisle.

«M. Habib n’était pas isolé socialement, dépourvu ou vulnérable, a noté le magistrat. Il n’a pas de trouble cognitif ni de problème de santé mentale. Il n’a pas noué de liens étroits avec les agents.»

Les policiers se sont également abstenus de toute violence, a ajouté le juge, et les aveux avaient été obtenus sans insistance.

À la suite de cette décision, les avocats ont obtenu un délai afin de se préparer pour la suite des procédures, demain. Ismaël HabIb Accusé