Les propos du syndicat des spécialistes révoltent Barrette
« Le ministre devra nous supplier » avait déclaré la Dre Francoeur
QUÉBEC | Gaétan Barrette se dit «révolté» par un éditorial dans lequel la présidente la Fédération des médecins spécialistes du Québec (FMSQ), Diane Francoeur, prévient qu’il faudra «supplier» ses membres pour que les réformes en santé fonctionnent.
«Un jour, le ministre devra nous supplier pour que ses réformes donnent des résultats», écrit la Dre Francoeur en ouverture de la toute dernière édition du magazine Le Spécialiste, publié quatre fois par année par la FMSQ.
Dans son texte intitulé «Les temps sont durs», la présidente du syndicat des médecins spécialistes revient sur son «désagréable passage» en commission parlementaire, le mois dernier, pour le projet de loi 130 concernant l’organisation des établissements de santé.
«Le ministre a refusé de nous serrer la main au sortir de notre audition», souligne la Dre Francoeur, en comparant l’exercice à une «leçon de démagogie 101».
Elle écorche dans le même élan les partis d’opposition. «Ils s’opposent… au gros bon sens», dénonce-t-elle.
PAS TRÈS ÉLÉGANT
«Ce n’est pas très élégant, mais pas très surprenant», a réagi le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, en entrevue avec notre Bureau parlementaire.
«La présidente de la FMSQ s’attend à ce qu’on les supplie pour donner les services, a retenu M. Barrette. Je pense que la population va réagir extrêmement négativement.»
Qualifiant cet éditorial de «campagne de désinformation», le principal visé accuse en revanche Mme Francoeur d’avoir «une propension à personnaliser les débats».
Le ministre ne regrette nullement d’avoir refusé de lui serrer la main.
«Tout ce que vous avez entendu [de Diane Francoeur en commission parlementaire], c’est un monologue d’une hostilité sans borne», a dit le Dr Barrette.
TRÈS MALADROIT
«C’est très maladroit de la part de la présidente de la FMSQ, a commenté de son côté la porte-parole du Parti québécois en santé, Diane Lamarre. Si les temps sont durs, c’est pour la population, pour les patients, pour les malades».
À l’instar du ministre Barrette, la députée de Taillon reproche aux spécialistes de ne penser d’abord et avant tout qu’à leur rémunération.
«La FMSQ gagnerait en crédibilité si elle était capable de juste dire […] : c’est vrai que la population n’en a pas pour son argent, croit la députée péquiste. […] Ils ont eu des augmentations sur cinq ans de 37 %. Quand ça va être assez?»