Du sperme d’un chauffeur de taxi retrouvé sur une cliente
Accusé d’agression sexuelle, il veut montrer que le fluide était déjà sur le siège
SEPT-ÎLES | Un chauffeur de taxi accusé d’agression sexuelle sur une cliente, qui s’est par la suite suicidée, souhaite démontrer que son sperme retrouvé sur la présumée victime était déjà sur le siège lorsqu’elle est montée dans la voiture.
La Couronne a achevé le dépôt de la preuve au troisième jour du procès de Donat Lizotte, hier, au palais de justice de Sept-Îles.
Du sperme de l’homme de 73 ans a été retrouvé sur la culotte de la présumée victime, ainsi qu’à l’intérieur de son vagin, a témoigné une biologiste judiciaire chargée d’analyser la trousse médicolégale de la plaignante.
La présence de l’ADN de l’homme a aussi été notée sur le soutien-gorge de la présumée victime. De plus, l’experte a détecté du sperme de Donat Lizotte sur des prélèvements du siège passager avant du taxi qu’il conduisait le soir des faits allégués. L’adolescente avait expliqué dans une de ses déclarations aux policiers que c’est à cet endroit que la présumée agression était survenue.
Celle qui était âgée de 17 ans au moment des événements reprochés s’est enlevé la vie après la mise en accusation du chauffeur de taxi.
Le juge devra déterminer si les déclarations qu’elle a faites aux policiers avant son décès seront admissibles comme preuve, puisque la défense n’aura pas l’occasion de les remettre en question en la contre-interrogeant.
HYPOTHÈSE « PEU PROBABLE »
De son côté, la défense a soulevé que le sperme retrouvé sur la culotte pourrait provenir de celui identifié sur le siège. L’avocat de l’accusé a émis l’hypothèse que les deux éléments auraient pu être en contact et se contaminer.
La biologiste judiciaire a indiqué que c’était possible, mais «peu probable» vu la quantité considérable de sperme retrouvée sur le sousvêtement.
En tout, une vingtaine d’éléments de preuve ont été déposés à la Cour depuis le début du procès, dont quatre déclarations faites par la présumée victime avant son décès.
Les deux parties ont demandé plus de temps au juge pour préparer leurs plaidoiries visant à le convaincre sur l’admissibilité, ou non, de ces déclarations en tant que preuves. Ils devraient s’exécuter aujourd’hui.
La décision que rendra le juge par la suite sera cruciale pour l’orientation que donneront les parties à leur argumentation pour le restant du procès.