Le Journal de Montreal

Du sperme d’un chauffeur de taxi retrouvé sur une cliente

Accusé d’agression sexuelle, il veut montrer que le fluide était déjà sur le siège

- EMY-JANE DÉRY

SEPT-ÎLES | Un chauffeur de taxi accusé d’agression sexuelle sur une cliente, qui s’est par la suite suicidée, souhaite démontrer que son sperme retrouvé sur la présumée victime était déjà sur le siège lorsqu’elle est montée dans la voiture.

La Couronne a achevé le dépôt de la preuve au troisième jour du procès de Donat Lizotte, hier, au palais de justice de Sept-Îles.

Du sperme de l’homme de 73 ans a été retrouvé sur la culotte de la présumée victime, ainsi qu’à l’intérieur de son vagin, a témoigné une biologiste judiciaire chargée d’analyser la trousse médicoléga­le de la plaignante.

La présence de l’ADN de l’homme a aussi été notée sur le soutien-gorge de la présumée victime. De plus, l’experte a détecté du sperme de Donat Lizotte sur des prélèvemen­ts du siège passager avant du taxi qu’il conduisait le soir des faits allégués. L’adolescent­e avait expliqué dans une de ses déclaratio­ns aux policiers que c’est à cet endroit que la présumée agression était survenue.

Celle qui était âgée de 17 ans au moment des événements reprochés s’est enlevé la vie après la mise en accusation du chauffeur de taxi.

Le juge devra déterminer si les déclaratio­ns qu’elle a faites aux policiers avant son décès seront admissible­s comme preuve, puisque la défense n’aura pas l’occasion de les remettre en question en la contre-interrogea­nt.

HYPOTHÈSE « PEU PROBABLE »

De son côté, la défense a soulevé que le sperme retrouvé sur la culotte pourrait provenir de celui identifié sur le siège. L’avocat de l’accusé a émis l’hypothèse que les deux éléments auraient pu être en contact et se contaminer.

La biologiste judiciaire a indiqué que c’était possible, mais «peu probable» vu la quantité considérab­le de sperme retrouvée sur le sousvêteme­nt.

En tout, une vingtaine d’éléments de preuve ont été déposés à la Cour depuis le début du procès, dont quatre déclaratio­ns faites par la présumée victime avant son décès.

Les deux parties ont demandé plus de temps au juge pour préparer leurs plaidoirie­s visant à le convaincre sur l’admissibil­ité, ou non, de ces déclaratio­ns en tant que preuves. Ils devraient s’exécuter aujourd’hui.

La décision que rendra le juge par la suite sera cruciale pour l’orientatio­n que donneront les parties à leur argumentat­ion pour le restant du procès.

 ??  ?? Donat lizotte Accusé
Donat lizotte Accusé

Newspapers in French

Newspapers from Canada