Le Journal de Montreal

Les skieuses rivalisaie­nt entre elles pour l’attention du coach

Plusieurs athlètes idolâtraie­nt leur entraîneur Bertrand Charest

- CLAUDIA BERTHIAUME

Une des victimes alléguées de l’exentraîne­ur de ski Bertrand Charest croyait avoir «enfin» obtenu l’attention de ce dernier le jour où il lui aurait mis «la main dans les culottes».

«C’était mon idole. J’aurais tout fait pour Bertrand. Je voulais aller vite [en ski], être bonne, avoir le petit extra d’attention», a raconté Kim (nom fictif), hier, au palais de justice de Saint-Jérôme.

D’après l’ex-skieuse, Bertrand Charest «avait toujours une saveur du moment» lorsqu’il entraînait l’équipe Laurentien­ne, au milieu des années 1990.

JALOUSIE

À l’époque, le coach déchu avait principale­ment deux «chouchous», dont Kim ne faisait pas partie. «Si quelqu’un avait plus d’attention, ça amenait de la jalousie, de la rivalité entre les filles», a admis la femme aujourd’hui dans la trentaine, lors d’un contre-interrogat­oire serré de la défense.

Un jour, la veille d’une compétitio­n en Outaouais, l’adolescent­e a cru que «c’était enfin [son] tour» d’avoir l’attention de son entraîneur.

«On était dans la van blanche. J’étais assise en avant avec Bertrand. Un moment donné, sur la route, il a mis sa main dans mes culottes», a-t-elle décrit, sans donner beaucoup plus de détails.

Kim n’a jamais eu de relation sexuelle complète avec l’accusé de 51 ans. Ce dernier subit actuelleme­nt son procès quant à 57 chefs de contacts sexuels et d’agression sexuelle sur 12 jeunes skieuses, âgées de 12 à 19 ans.

AMOUREUSES

L’autre événement marquant qu’aurait vécu Kim serait survenu au domicile de son entraîneur, plus d’un an plus tard. Elle était alors majeure.

Charest l’aurait accotée sur un mur de sa résidence pour l’embrasser. «J’aurais pris plus s’il y avait eu plus. J’admirais Bertrand. J’étais un peu en amour avec lui», a dit Kim au juge Sylvain Lépine.

Ces propos font écho à ceux de plusieurs autres victimes alléguées, qui ont aussi affirmé être tombées en amour avec leur coach.

C’était entre autres le cas de Chantal (nom fictif), qui a été la première à témoigner.

Hier, une autre ex-skieuse a relaté au tribunal que Chantal s’était confiée à elle à l’époque, lors d’un voyage en Europe.

«[Elle] m’a dit qu’elle avait une relation avec Bertrand», a noté la dame maintenant dans la quarantain­e, qui ne fait pas partie des victimes alléguées.

«J’étais un peu choquée, et triste de perdre mon entraîneur parce qu’il s’intéressai­t plus à une autre fille de l’équipe», a-t-elle résumé.

Contre-interrogée par Me Antonio Cabral, cette ex-athlète de l’équipe canadienne junior a affirmé que Bertrand Charest n’avait jamais agi de façon inappropri­ée à son égard.

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Plusieurs skieuses vouaient une admiration sans borne à leur coach Bertrand Charest, dont le procès se poursuit.
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me antonio Cabral Défense

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