Un terroriste allégué jure son innocence
Il voulait se rendre en Syrie pour sauver sa famille
Un Gatinois accusé d’avoir tenté de rejoindre le groupe État islamique en Syrie jure qu’il voulait seulement aller aider sa femme et ses enfants à cause d’un beau-frère menaçant.
«Je n’ai jamais essayé de rencontrer des djihadistes ou tenter de rentrer en contact avec eux», a expliqué Ismaël Habib, alors qu’il témoignait pour sa défense hier au palais de justice de Montréal.
Habib, 29ans, a longuement témoigné sur ce qui l’aurait poussé à vouloir se rendre en Syrie, entre 2014 et 2016.
À des policiers qui se faisaient passer pour des bandits capables de lui faire quitter illégalement le pays, Habib avait dit vouloir faire le djihad, «mourir pour Dieu» et ainsi obtenir 72vierges en devenant un martyre.
ENQUÊTES
Mais à la cour hier, il a donné une explication totalement différente.
Très volubile dans le box des témoins, Habib a expliqué qu’il voulait en fait aller chercher sa femme et ses enfants en Turquie, car il craignait pour leur sécurité à cause d’un beau-frère menaçant.
Mais comme il ne pouvait pas quitter le pays à cause d’enquêtes policières le concernant, Habib aurait cherché à quitter le Canada illégalement. C’est là qu’un proche l’a mis en contact avec une organisation criminelle qui pouvait réaliser ce désir.
Il s'agissait en fait de policiers de la Gendarmerie royale.
C’est sur les conseils de ce proche qu’il aurait fait plusieurs déclarations incriminantes, a juré l’accusé.
«Je voulais que ça marche, il m’a dit de mentionner que j’étais déjà allé en Syrie en 2013», a témoigné Habib.
« PAS LE CHOIX »
Dans son témoignage, Habib a juré que son but ultime était d’aller vivre en Algérie avec sa femme.
Il aurait fait un premier séjour là-bas en 2013, mais comme il croyait pouvoir être arrêté par la GRC en Afrique du Nord, il aurait alors pris le chemin de la Turquie, puis de la Syrie.
«Je n’avais nulle part où aller, je ne parle pas arabe, je n’avais pas vraiment le choix», a-t-il dit.
C’est là qu’il aurait côtoyé des groupes armés qui combattaient contre le régime de Bashar al-Assad. Habib serait ensuite retourné au Canada.
Mais inquiet pour sa femme restée à l’étranger, il aurait pris peur pour elle, d’où son désir de quitter de nouveau le Canada.
Le témoignage d’Ismaël Habib se poursuit demain au palais de justice de Montréal.