Quand la mort rapproche les vivants
La mauvaise nouvelle est qu’ici comme ailleurs, depuis la nuit des temps, c’est toujours la même histoire – ce qui nous est étranger dérange.
On craint souvent ce que l’on ne connaît pas. Une fois que l’on connaît, la méfiance finit par s’effacer. Il s’agit seulement de vouloir connaître. Le reste suit habituellement.
La bonne nouvelle est que, dans la municipalité de Saint-Apollinaire, les résidents craintifs de l’arrivée éventuelle d’un cimetière musulman sont en fait très peu nombreux.
GESTE D’AMITIÉ
Ce projet d’un premier cimetière musulman dans la grande région de la Capitale nationale est né dans la foulée de l’attentat meurtrier au Centre culturel islamique de Québec. Un geste évident de rapprochement et d’amitié.
Pour les 5801 résidents de Saint Apollinaire, craintifs ou pas, c’est aussi l’occasion de mieux connaître leurs concitoyens québécois de confession musulmane. Et vice versa.
Vu sous l’angle d’une nation québécoise diversifiée, ce projet de cimetière est en fait une invitation à en prendre pleinement conscience. Et ce, de la naissance – ou de l’arrivée au Québec –, jusque dans le dernier repos.
INSPIRANTE DEVISE
L’inspirante devise de Saint-Apollinaire n’appelle-t-elle pas justement à «s’unir pour réussir»? Même ses armoiries présentent «trois tiges et trois instruments». Lesquels, entre autres, symbolisent «les trois âges de la vie: naissance, croissance et mort».
Une chose est sûre. Lorsque la communication est réciproque, il n’y a rien de mieux que la connaissance mutuelle de l’«autre» pour faire fondre la méfiance ou les craintes, aussi minoritaires soient-elles.
Bref, pour la suite du monde, faisons tout simplement confiance aux gens de Saint-Apollinaire et à ceux de la communauté musulmane québécoise. Ils sauront bien trouver les mots justes pour se parler.
Une soirée de consultation est d’ailleurs prévue pour le 29 mars. Une date à retenir. Question de commencer à faire plus ample connaissance.