Grosse commande
Privés de plusieurs joueurs d’importance, Éric Gagné et le Canada partent négligés
MIAMI | Privée des services de joueurs comme Russell Martin, Joey Votto, Michael Saunders, Brett Lawrie, James Paxton et John Axford, l’équipe canadienne amorcera ce soir la quatrième présentation de la Classique mondiale de baseball à Miami avec deux prises contre elle.
La compétition débutera par un affrontement contre les Dominicains, les champions en titre. Après un match samedi contre la Colombie, les Canadiens se mesureront le lendemain à l’équipe des États-Unis.
Deux clubs dans chaque groupe accéderont à la ronde suivante et il ne fait aucun doute que les Dominicains et les Américains sont largement favoris dans le groupe C, dans lequel se retrouvent les Canadiens.
DAVID CONTRE GOLIATH
Ils sont en quelque sorte dans le «groupe de la mort», une expression employée lors de la Coupe du monde de soccer.
Le Canada manque visiblement de ressources pour aspirer à atteindre la deuxième ronde de la Classique mondiale, ce qu’il n’a jamais pu réussir dans les éditions précédentes.
Ryan Dempster, qui n’a pas officié au monticule depuis qu’il a aidé les Red Sox de Boston à remporter la Série mondiale en 2013, sera le lanceur partant de l’équipe canadienne ce soir.
Il en sera à sa première expérience à la Classique mondiale. Auteur de 131 victoires dans les majeures, Dempster a offert ses services au directeur général Greg Hamilton après avoir testé son bras l’an dernier.
Une grosse commande attend Dempster, qui aura bientôt 40 ans, face aux puissants frappeurs dominicains tels que Jose Bautista, Manny Machado, Robinson Cano, Hanley Ramirez, Adrian Beltre et Nelson Cruz. C’est en quelque sorte un duel entre David et Goliath.
UNE VITRINE POUR ÉRIC GAGNÉ
Les deux autres joueurs dans le camp canadien qui sont fraîchement sortis de la retraite sont le releveur Éric Gagné et le joueur d’avant-champ Pete Orr.
Contrairement à Dempster, Gagné tente d’effectuer un retour dans les ligues majeures à l’âge de 41 ans, lui qui n’a pas joué à ce niveau depuis 2008. Il sera intéressant de le voir de nouveau occuper un rôle de «closer».
«C’est ma première participation à la Classique mondiale et de représenter le pays signifie beaucoup pour moi», a commenté Gagné, qui avait lancé durant cinq manches l’automne dernier pour l’équipe d’Ottawa lors d’un match régulier de la ligue Can-Am contre les Capitales de Québec.
«Je trouve que c’est un défi emballant. Je ferai de mon mieux pour aider l’équipe, tout en m’amusant. Mon bras est solide. Ça fait huit ans que je le repose! Je me sens vraiment bien et on verra pour la suite», a ajouté l’athlète de Mascouche, qui a lui aussi offert ses services à Équipe Canada.
Les balles rapides de Gagné, gagnant du trophée Cy Young en 2003, ont été chronométrées à 93 milles à l’heure lors du match préparatoire de mardi contre les Blue Jays à Dunedin, alors qu’il n’a accordé aucun point sur un coup sûr en une manche de travail.
La Classique mondiale est une sorte de vitrine pour Gagné, qui a obtenu des essais avec cinq équipes des majeures.
UN EXCELLENT FRAPPEUR EN FREEMAN
Le meilleur frappeur au sein de l’équipe canadienne est le joueur de premier but Freedie Freeman, qui a frappé pour une moyenne de ,302 avec 34 coups de circuit et récolté 91 points produits l’an dernier avec les Braves d’Atlanta.
L’athlète californien a choisi de porter les couleurs du Canada afin de rendre hommage à ses parents qui sont canadiens et surtout à sa mère, décédée d’un cancer alors qu’il n’avait que 10 ans. Le commissaire Rob Manfred a répété que la Classique mondiale de baseball est là pour rester. Il a souligné que l’événement sera retransmis à la télé dans 182 pays et que le tournoi générera 100 millions en deux semaines. «La popularité du tournoi à travers le monde et ses revenus n'ont cessé de croître depuis ses débuts en 2006», a-t-il précisé.