Le combat continue
L’équipe féminine montréalaise est toujours en quête de plus de visibilité
En remportant la coupe Clarkson, les Canadiennes de Montréal ont mis fin à quatre ans de frustrations. Quatre saisons au cours desquelles elles ont atteint la finale à trois reprises sans être en mesure de mettre la main sur le quatrième titre de leur histoire.
En plus de rapporter l’emblème de la suprématie du hockey féminin dans la métropole québécoise pour la première fois depuis 2012, cette victoire donnera les munitions nécessaires pour promouvoir cette discipline au Québec.
«Il y a encore du chemin à faire, a soutenu Caroline Ouellette lors d’un point de presse où les joueuses des Canadiennes ont présenté la coupe aux médias, hier. Il y a à peine 7000 jeunes filles qui jouent au hockey au Québec. En Ontario, elles sont presque 50 000.
«C’est le genre de visibilité qui va convaincre les parents d’assister à nos matchs et de laisser leur fille essayer le hockey, a ajouté Ouellette, plus grande pointeuse (309) de l’histoire de la Ligue canadienne de hockey féminin. Il y a des filles qui ne se seraient jamais imaginé jouer au hockey avant de venir nous voir. De là l’importance d’offrir des modèles de réussite aux jeunes filles.»
ABSENCE DU CÔTÉ FRANCOPHONE
Le hockey féminin en a fait du chemin au Québec depuis la dernière conquête du prestigieux trophée par l’équipe montréalaise, à l’époque appelée les Stars.
Depuis 2013, elles sont associées au Canadien de Montréal. Cet hiver, elles ont joué devant 6000 personnes au Centre Bell. Le match des étoiles a été disputé devant 8000 personnes au Centre Air Canada de Toronto.
La finale de dimanche, remportée 3 à 1 par les Canadiennes face à l’Inferno de Calgary, a été regardée par 134000 téléspectateurs sur les ondes de Sportsnet.
«Chaque occasion que nous avons de jouer à la télé nous permet de faire connaître le hockey féminin à travers le pays», a d’abord indiqué Ouellette à ce propos.
«D’un autre côté, on a un pincement au coeur en se demandant pourquoi TVA Sports, partenaire de Sportsnet, n’était pas là. Pourquoi ne pas présenter les Canadiennes de Montréal en français? On est fière d’être francophone, on est fière d’être Québécoise. On aurait aimé pouvoir présenter cette finale à nos familles et à nos amis qui sont ici au Québec.»
LOIN DE LA WNBA
La Ligue canadienne de hockey féminin est un bel exemple de réussite. Fondé en 2007, ce circuit est le deuxième plus vieux circuit féminin, après la Women’s National Basketball Association (WNBA). Mais comparer les deux serait l’équivalent de comparer des pommes et des oranges.
«La différence, c’est qu’elles sont professionnelles. Elles sont payées pour jouer au basket, a soutenu Ouellette. De notre côté, on est traité comme des professionnelles, mais on travaille au-delà de 40 heures par semaine. On s’entraîne tard le soir, on joue les fins de semaine. Imaginez, si on pouvait s’entraîner à temps plein, comment le calibre serait encore meilleur. C’est le rêve ultime et j’espère vivre assez longtemps pour le voir.»
Pour y arriver, il faudra des investisseurs sérieux.