Carey Price un scénario à la crosby
CALGARY | Les plus grands resteront toujours humains. Ils ont parfois besoin d’un changement ou d’une nouvelle voix pour retrouver le sommet de leur art.
Le 12 décembre 2015, les Penguins de Pittsburgh ont congédié Mike Johnston pour le remplacer par Mike Sullivan. Avant l’entrée en scène de Sullivan, Sidney Crosby était l’ombre de lui-même avec seulement 19 points (6 buts, 13 passes) en 28 rencontres. Les mauvaises langues croyaient que le capitaine des Penguins était sur le déclin.
«Au premier jour avec Sullivan, Sidney est redevenu le meilleur joueur du monde, a confié un membre de la direction des Penguins sous le couvert de l’anonymat au Journal. Il n’a pas trouvé une formule magique, il est juste redevenu lui-même.»
Après le départ de Johnston, Crosby a amassé 66points (30buts, 36passes) en seulement 52matchs et il a fini par graver son nom une deuxième fois sur la coupe Stanley et une première fois sur le trophée Conn-Smythe.
Carey Price est encore loin d’un tel dénouement, mais son cas ressemble drôlement à celui du numéro 87 des Penguins.
UNE QUESTION D’ÉQUIPE
Sous la gouverne de Claude Julien, Price a regagné toute sa confiance avec une fiche de 6-2-0, une moyenne de 1,35 et un taux d’efficacité ahurissant de ,951.
D’une grande sagesse et assez intelligent pour éviter les pièges, Price a refusé de regarder uniquement en direction de Julien pour expliquer sa relance.
«Je crois simplement que nous jouons mieux comme équipe, a-t-il répliqué. Je ne regarde pas uniquement en ma direction, c’est une question de groupe. Mais c’est vrai que nous avons bien répondu au changement.»
Pour les deux derniers mois avec Michel Therrien, Price avait frappé un gros mur avec un dossier de 810-3, une moyenne de 3,07 et un taux d’efficacité de ,896.
«Il n’y a personne de parfait pour 82matchs, a rappelé le capitaine Max Pacioretty. Avant le changement d’entraîneur, les gens parlaient énormément de Carey. Il se retrouvait constamment sous la loupe de chacun. Il a profité de la pause pour recharger ses batteries et se changer les idées. Il n’a pas trop pensé au hockey. Il en retire maintenant les bénéfices.»
PAS BESOIN D’UN SYSTÈME
Dans le petit vestiaire de l’équipe adverse au vieux Scotiabank Saddledome de Calgary, Al Montoya a réfléchi pendant un bon cinq secondes avant de dire si la structure mise en place par Julien favorisait les gardiens du CH.
«Je ne sais pas si le système actuel aide plus Carey ou moi, a affirmé Montoya. Il y avait aussi un grand souci des détails avec Michel. Carey n’a pas besoin d’un système précis pour être un gardien dominant. J’aime mieux expliquer ses succès par le fait que nous nous retrouvons à une période de l’année où nous devons gagner nos matchs pour participer aux séries.
«Il y a quelques semaines, l’équipe ne se dirigeait pas dans la bonne direction, a-t-il continué. C’est vrai qu’une nouvelle voix peut parfois donner un souffle différent aux joueurs et à l’équipe. L’arrivée de plusieurs nouveaux joueurs a également procuré une nouvelle énergie.»
Pour Andrew Shaw, Price n’est pas un gardien différent depuis le 18février, date du premier match avec Julien derrière le banc.
«J’ai toujours cru qu’il jouait du hockey incroyable, même lors de notre période creuse, a mentionné l’ailier droit. À mes yeux, il est le meilleur gardien de la LNH. Pour quelques semaines, Price n’avait pas des chiffres aussi éloquents, mais nous ne jouions pas bien devant lui.
«Tu ne peux pas toujours placer toute la pression sur les épaules de ton gardien, a-t-il enchaîné. Il se battait aussi fort avant la pause d’une semaine. Mais quand il joue comme il le fait dernièrement, il devient un gardien intimidant pour les équipes adverses. Il se positionne toujours bien et les arrêts semblent faciles pour lui. Il est sans l’ombre d’un doute notre meilleur joueur depuis quelques semaines.»
« JE CROIS SIMPLEMENT QUE NOUS JOUONS MIEUX COMME ÉQUIPE » – Carey Price