Le Journal de Montreal

Une colère payante

- JEAN-FRANÇOIS CHAUMONT

CALGARY | La saison des Flames se divise en deux. Il y avait l’équipe ordinaire du début de l’année jusqu’au 24 janvier. Et celle qui ne perd pratiqueme­nt plus depuis cette date. Le 24 janvier, les Flames ont subi un humiliant revers de 5 à 1 contre le Canadien au Centre Bell.

Après la rencontre, Glen Gulutzan avait parlé avec son coeur. Il n’avait pas mâché ses mots pour décrire la performanc­e de ses joueurs.

«On était pathétique­s, c’était une performanc­e pathétique, avait martelé Gulutzan. On n’a jamais répliqué. Nos meilleurs joueurs n’ont rien fait. Quelqu’un doit se lever.»

UNE SORTIE LÉGITIME

À sa première année derrière le banc des Flames, Gulutzan n’avait pas une grande expérience pour y aller d’une sortie aussi fracassant­e. Il aurait pu perdre la confiance de ses joueurs. Mais c’est le scénario inverse qui s’est produit.

«Glen avait le droit de se fâcher, a rappelé Chad Johnson qui était le gardien partant lors de ce fameux match à Montréal. C’était un revers gênant et embarrassa­nt contre le Canadien. Nous n’avions aucune structure et notre niveau d’effort était minable. Il est humain, il est émotif et il avait possibleme­nt un plan en tête quand il a fait cette sortie. Il cherchait aussi à ce que ce message vienne jusqu’à nos oreilles. Je ne suis pas dans sa tête, alors je ne peux pas décrire avec justesse ses intentions. Mais je sais qu’il a changé notre équipe depuis ce jour.»

UN VOYAGE EN TRAIN

Depuis la défaite contre le CH, les Flames ont connu une véritable renaissanc­e avec un dossier de 12-2-1. À la veille des retrouvail­les contre le CH, l’équipe albertaine se retrouve sur une formidable lancée avec sept victoires d’affilée. Depuis le 25 janvier, les Flames trônent au sommet de la LNH avec une récolte de 25 points. Ils occupent maintenant le 6e rang dans l’Ouest.

«Je ne sais même pas si tous mes joueurs ont lu ou entendu mes commentair­es après le match à Montréal, a dit Gulutzan. J’étais probableme­nt trop émotif lors de ma conférence de presse. Je crois que notre voyage de Montréal vers Ottawa en train et notre rencontre là-bas ont eu un plus gros impact. J’ai parlé de ce que je n’avais pas aimé du match contre le Canadien. Pour moi, ce voyage a servi comme tournant pour notre saison. J’ai profité de nos rencontres et discussion­s pour mieux enseigner mon système et mes consignes à mes joueurs.»

Johnson n’a pas répété le discours de son entraîneur lors de ce périple en train, mais il a donné l’essentiel de ses propos.

«Glen nous a passé un message assez clair lors du voyage à Ottawa, a dit Johnson. Nous pouvions devenir une bonne équipe ou une mauvaise équipe. Même si tu as des joueurs de talent ou si tu as de bons gardiens, tu as besoin de respecter le système de l’entraîneur et tu dois travailler en équipe. Nous avons finalement compris ce que nous devions faire pour connaître du succès. Depuis ce temps, nous avons une très bonne fiche. Nous ressemblon­s maintenant à une équipe des séries.»

À l’image des Flames, Johnny Gaudreau a replacé sa saison sur la bonne voie depuis le passage en sol québécois. Le petit ailier a obtenu 15 points (3 buts, 12 passes) à ses 15 derniers matchs.

«Nous avons repris notre saison en main au bon moment, a mentionné celui qu’on surnomme Johnny Hockey. Nous n’avions d’autre choix que de le faire si nous désirons participer aux séries.»

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