« C’est quoi le problème ? »
Jacques Villeneuve appuie sans réserve l’implication de Bombardier en Formule 1
MONTMELO, Espagne | Spectateur intéressé aux essais privés qui ont lieu actuellement au circuit de Barcelone-Catalogne, Jacques Villeneuve appuie sans réserve l’implication de Bombardier en F1.
«Un commanditaire canadien qui s’associe à un pilote canadien, que demander de mieux?» s’est exclamé le champion du monde de 1997 en entrevue au Journal.
«Ça fait longtemps, a-t-il poursuivi, que des pilotes canadiens tentent de convaincre des commanditaires locaux pour les soutenir en sport automobile.
«Il faut saluer ce geste. Puis, qui sait, d’autres compagnies canadiennes seront portées à emboîter le pas à Bombardier. Ça pourrait avoir un effet d’entraînement.»
VITRINE HORS PAIR
La division Avions d’affaires de l’entreprise québécoise a confirmé mardi un partenariat avec l’écurie Williams et Lance Stroll.
L’inscription Bombardier est visible au bas de la visière du casque du jeune pilote de 18 ans et sur les panneaux de l’équipe britannique dans les garages.
«On ne peut critiquer cette compagnie de se servir de la F1, a déclaré Villeneuve. C’est une vitrine hors pair.
«Bombardier, c’est du haut de gamme et c’est international. Le lien avec la F1 est donc logique.
«Cette discipline parcourt le monde et les distances sont énormes. C’est un marché qui correspond à l’image de Bombarbier.»
DÉMARCHE CONTROVERSÉE
La démarche de Bombardier ne fait pas l’unanimité.
Des gens ont exprimé leur désaccord, sur les réseaux sociaux principalement, en prétextant que la compagnie québécoise avait profité des subventions généreuses des gouvernements –sous forme de prêts… remboursables– pour mener à terme ses projets.
Ils se sont insurgés du fait que selon eux, des fonds publics ont permis de parrainer une équipe de F1 et un jeune pilote qui profite de la fortune colossale de son père.
«C’est quoi le problème? a souligné Villeneuve. Une compagnie, ce qu’elle veut, ce sont des retombées financières, économiques et d’image.
«Puis, de toute façon, elle doit faire de la publicité d’une manière ou d’une autre. À cet égard, il n’y a pas meilleur véhicule publicitaire que la F1, surtout pour une compagnie spécialisée dans l’aviation comme Bombardier.
«Ce n’est pas un budget qui est rajouté, a-t-il ajouté. Il est déplacé dans différents domaines.
«Or, de choisir la F1 est très justifié. Cette compagnie a besoin d’une vision globale pour survivre. Tout le monde y gagne dans cette entente, même si on n’en connaît pas les modalités.»
ACCORD CONFIDENTIEL
Un porte-parole de Bombardier n’a pas voulu nous informer plus que le contenu du communiqué de presse émis mardi.
«Tous les détails de cet accord sont confidentiels, a dit Nicolas Poirier-Quesnel, joint par Le Journal. Nous sommes très heureux de ce nouveau partenariat avec Williams et Lance Stroll.
«Nous partageons des valeurs communes et c’est une occasion unique d’augmenter son rayonnement auprès d’une clientèle sur le plan global.»
Impossible donc de savoir les montants d’argent impliqués, s’il y en a, ou s’il s’agit d’un échange commercial entre les partenaires.
PAS D’INSCRIPTION SUR LES VOITURES
L’entrée de scène de Bombardier en F1 n’est certes pas étrangère à la venue de Stroll.
D’ailleurs, on doit mentionner que son coéquipier, Felipe Massa, n’est pas directement associé à cette entente et qu’aucune inscription de Bombardier n’est apparente sur les voitures de l’écurie.
«Si ce n’est que le casque, relate Villeneuve, ça ne coûte pas cher, surtout pas pour une compagnie comme Bombardier.
«En fait, a-t-il conclu, c’est ce qui est le moins dispendieux en F1. Si c’était sur la voiture, ça coûterait beaucoup plus cher.»