De plus en plus de cas à prévoir
Le vieillissement de la population mènera inévitablement à plus de couples qui chercheront à rester ensemble dans les CHSLD de la province, croient des experts.
«Un projet de loi [pour empêcher les couples d’être séparés] serait intéressant, mais ça va prendre des députés prêts à aller contre la machine administrative», lance l’intervenante Jessica Violette de la Société Alzheimer de Lanaudière.
Même si les couples comme Lucien Cloutier et Marcia Fillion, mariés depuis 60ans, sont rares, il ne faudra pas se surprendre que des aînés qui partagent leur vie depuis 10 ou 15 ans ne voudront pas plus être séparés, ditelle. Selon l’intervenante, le système de santé gagnerait à s’humaniser davantage.
BIEN-ÊTRE
Pour le gériatre Fadi Massoud, il ne fait aucun doute que des patients atteints de l’Alzheimer ont une meilleure qualité de vie s’ils peuvent rester près de leurs proches.
«C’est déchirant autant pour les patients que les proches [...] mais c’est quasiment tout le temps une bataille quand on demande de réunir des couples», déplore le médecin de Longueuil.
Selon lui, la province gagnerait à créer des centres qui n’offrent pas seulement le même niveau de soins, mais adapté pour des malades autonomes ou pas du tout.
BÉMOL
Sa collègue de Québec, Manon Chevalier, croit aussi que, «dans un monde idéal», ce genre de centres, qui existent au privé ou dans les petits villages, aideraient à réduire les problèmes des couples séparés.
Toutefois, cette gériatre ajoute que même s’il est normal de vouloir retrouver un être cher, déplacer un malade autonome en CHSLD peut s’avérer plus déprimant pour l’aîné.
«Il m’est aussi arrivé de séparer des couples, car si l’un d’eux est moins malade et ne peut pas s’empêcher d’agir comme aidant, il finit par s’épuiser», soutient la médecin.