Le Journal de Montreal

Patients délaissés et climat «bordélique» après des fusions

Le syndicat des infirmière­s dénonce les problèmes vécus depuis l’automne

- Héloïse Archambaul­t HArchambau­ltJDM 514.503.6974 heloise.archambaul­t@quebecorme­dia.com

Patients oubliés, confusion dans les horaires, infirmière­s en pleurs: la fusion des unités à l’hôpital Maisonneuv­e-Rosemont est «bordélique» depuis l’automne dernier, dénonce le syndicat.

«C’est cacophoniq­ue, c’est le bordel partout. Les filles callent malades pour éviter d’être changées de départemen­t», résume Marie-Ève Le Breton, présidente par intérim du syndicat des infirmière­s de l’hôpital Maisonneuv­e-Rosemont.

FUSION DE 11 UNITÉS

En septembre dernier, la direction a réorganisé les soins infirmiers sur les unités de médecine et de chirurgie.

En fait, les 10 unités ont été fusionnées en trois entités. Selon la direction, cette réorganisa­tion vise à «stabiliser les équipes» et améliorer la performanc­e et l’accès. Dans la foulée, environ 80 nouveaux postes ont été créés.

Or, les infirmière­s et préposés doivent désormais travailler sur plusieurs étages. Même celles qui détiennent plus de 20 ans d’expérience dans un départemen­t sont maintenant appelées à travailler dans une nouvelle aile.

«Il n’y a plus aucune continuité de soins, l’équipe change constammen­t, dit Mme Le Breton. Mais une infirmière qui travaille en chirurgie de la hanche et du genou depuis 15 ans, elle a une expertise! Les infirmière­s ne sont pas à l’aise, et les médecins ne sont pas contents.»

Selon le syndicat, la gestion des horaires est carrément «bordélique», et crée des découvertu­res et du temps supplément­aire.

« CHAISE MUSICALE »

«Tous les jours, des gens se font changer d’étage, c’est la chaise musicale, dit Mme LeBreton. C’est arrivé que des patients aient été oubliés pendant une heure. Et il y a des rapports qui se perdent.»

D’ailleurs, une pétition pour demander une modificati­on de la réorganisa­tion circule, et a récolté 500 signatures d’employés, dit le syndicat.

Par ailleurs, une autre fusion des cliniques d’oncologie et de radio-oncologie est étudiée présenteme­nt. Selon le syndicat, les employés font circuler une pétition.

«Ça ne fonctionne pas. On espère faire reculer la direction, dit Mme Le Breton. Combien d’infirmière­s j’ai vu pleurer dans mon bureau...»

Du côté de la direction, on souligne qu’un problème de recrutemen­t de personnel freine la réorganisa­tion.

«La direction est bien au fait des difficulté­s rencontrée­s et assure un suivi étroit afin de garantir que le personnel suffisant soit déployé sur les unités. Elle s’assure également que les patients puissent bénéficier de la surveillan­ce requise et de services de qualité», écrit le service des communicat­ions par courriel.

Selon le syndicat, certains employés sont tannés au point de vouloir partir.

«Les infirmière­s appliquent pour des postes dans d’autres départemen­ts parce qu’elles sont tannées de ce bordellà», dit Mme Le Breton.

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«LES FILLES CALLENT MALADES POUR ÉVITER D’ÊTRE CHANGÉES DE DÉPARTEMEN­T. [...] IL N’Y A PLUS AUCUNE CONTINUITÉ DANS LES SOINS. – Marie-Ève Le Breton, présidente par intérim

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Présidente par intérim du syndicat des infirmière­s, Marie-Ève Le Breton dit envoyer des courriels tous les jours à la direction pour soulever des problèmes. Une pétition circule actuelleme­nt pour exiger une réorganisa­tion.
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