Le Journal de Montreal

Les skieuses se seraient fait mordre les fesses

- CLAUDIA BERTHIAUME – Avec la collaborat­ion de Samuel Blais-Gauthier

L’ex-entraîneur Bertrand Charest aurait mordu la fesse d’une skieuse de 15 ans si fort que cela aurait fait un «bleu». Une pratique étrange à laquelle plusieurs athlètes auraient eu droit.

«C’était vu comme une joke. C’était complèteme­nt normalisé. Les autres équipes le savaient», a dit Mia (nom fictif), hier, au palais de justice de Saint-Jérôme.

L’ex-skieuse aujourd’hui dans la trentaine était la deuxième à parler de cette pratique peu orthodoxe qui aurait eu cours au sein de l’équipe laurentien­ne au début des années 1990. Une autre athlète de l’époque, Bianca (nom fictif), avait abordé le sujet plus tôt cette semaine.

« TaTToo DE L’ÉQUIPE »

Cette dernière a dit au juge Sylvain Lépine que les entraîneur­s Bertrand Charest et Charles Auclair auraient mordu les fesses des athlètes, et qu’il arrivait que les athlètes le fassent entre elles.

«C’était comme le tattoo de l’équipe de ski. On se mettait du baume à lèvres et on mordait la fesse d’une fille pour laisser la marque du baume», a illustré Bianca. Les deux victimes présumées étaient adolescent­es à l’époque.

«Si on se choquait, c’est qu’on n’était pas capable de prendre une joke», a spécifié Mia, par visioconfé­rence.

Bertrand Charest aurait justifié ses gestes en répétant «qu’on agace ceux qu’on aime», a illustré l’ancienne athlète.

L’homme de 51 ans fait maintenant face à 57 chefs d’agression sexuelle et de contacts sexuels alors qu’il était en position d’autorité à l’égard de 12 jeunes skieuses, âgées de 12 à 19 ans.

Pour Mia, l’entraîneur déchu était pratiqueme­nt «plus un ami qu’un coach».

À titre d’exemple, la jeune femme a raconté que Charest et Charles Auclair auraient acheté de l’alcool à des skieurs mineurs lors d’un camp de ski en France. Le groupe se trouvait dans un bar pour célébrer un anniversai­re. «Tout le monde était intoxiqué», a-t-elle résumé.

PRISON À OTTAWA

Charles Auclair n’est actuelleme­nt accusé de rien relativeme­nt à ces événements. Le Journal a toutefois pu confirmer qu’il a déjà été condamné, en 2009, au palais de justice d’Ottawa, pour un chef de contacts sexuels sur une personne mineure alors qu’il se trouvait en position d’autorité. Il a été condamné à un an de prison et inscrit au registre des délinquant­s sexuels pour une décennie.

Rejoint sur son cellulaire hier, Charles Auclair a refusé de commenter.

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Bertrand charest Accusé

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