Un changement s’impose
Finalement, au bout de trois jours, la seule recommandation des directeurs généraux de la Ligue nationale au comité des règlements et aux propriétaires se résume à l’interdiction de recourir à un temps d’arrêt après un dégagement.
L’équipe coupable d’avoir tiré la rondelle à l’autre bout de la patinoire devra en subir les conséquences. Pas de temps d’arrêt pour reposer les joueurs épuisés. Cool.
Mais ne faudrait-il pas prévenir les juges de lignes et les arbitres d’être plus vigilants et de ne pas laisser un joueur aller au banc sous prétexte que son bâton ou une pièce d’équipement, comme par hasard, s’est brisé.
Et les arbitres ne devraient pas tolérer un arrêt de jeu de plus de 15 secondes.
Pour le reste, tout semble bien fonctionner dans la Ligue nationale. Les directeurs généraux ont été invités à offrir des suggestions, même les plus farfelues, afin de préparer les prochaines années. Gary Bettman veut jouer les visionnaires mais il demande l’aide des décideurs et il a parfaitement raison.
PRISONNIERS DU SYSTÈME
Les directeurs généraux sont dans le feu de l’action, ils doivent composer avec un plafond salarial qui ne leur accorde aucune marge de manoeuvre, contrairement à leurs homologues de la Ligue nationale de football qui, après une ou deux saisons, peuvent couper court à un engagement de plusieurs années. Ils sont prisonniers du système que prône Bettman depuis quelques années.
Qu’ont-ils mis sur la table? Nouvelle formule pour le classement de la saison régulière, par exemple, revenir à l’ancien système de deux points pour une victoire et un point pour un verdict nul. Ou le système 3-2-1, trois points pour une victoire à la régulière, deux points pour une victoire en prolongation et un point pour une défaite en prolongation. Comment peut-on récompenser une équipe qui perd un match? C’est un long débat.
Exemple: dans l’ancien système, le Canadien, qui avait 84 points avant le match d’hier à Calgary, aurait un bilan de 73 points. Washington, au lieu de ses 95 points présentement, aurait une fiche de 87 points. Avec le système 3-2-1, le Tricolore totaliserait 111 points et occuperait le cinquième rang dans l’Association de l’Est, 20 points derrière Washington, alors que présentement, l’écart est de 11 points.
FORMULE DIFFÉRENTE EN SÉRIES
Ce qui cloche dans tout ça, c’est qu’actuellement, on dispute le championnat de la saison à l’intérieur d’un système favorisant les tirs de barrage et aussi une compétition à trois contre trois pour déterminer un gagnant s’il y a égalité après 60 minutes.
Mais quand s’ébranlent les séries éliminatoires, ce système ne tient plus. Tout d’abord, on élimine les victoires par tirs de barrage en cas d’égalité. Puis, on revient à l’ancienne servie à la moderne. En prolongation, rien ne change, c’est comme en temps régulier, cinq contre cinq, et que la meilleure équipe gagne. Jusqu’à épuisement parfois.
Oh! Ils se sont arrêtés au système de l’Association des joueurs qui exige que les joueurs de chacune des équipes de la ligue bénéficient d’une semaine de congé. Les directeurs généraux ne sont pas tellement emballés par cette situation, au contraire. Pour plusieurs d’entre eux, c’est ridicule.
Que faire? On pense accorder des congés par groupe d’équipes et les formations en congé s’affronteront au retour des vacances. Bon, ça semble un peu plus logique mais dans la réalité, pourquoi un congé d’une semaine? Ne serait-il pas préférable d’oublier le match des étoiles et de donner une semaine de congé à tout le monde?
DEUX MINUTES AU BANC
Qu’a-t-on apporté comme suggestions pour améliorer la production des équipes? Profiter qu’on remplace les cercles de mise en jeu par un cercle devant le gardien. Euh… Agrandir la zone offensive? Au suivant. Des rondelles munies d’une puce pour mettre fin à ces longues attentes à savoir s’il y a but ou non? Cool.
Mais pas un mot au sujet des pénalités. Pourquoi le joueur coupable d’une infraction peut-il renouer avec la compétition si l’adversaire marque un but? Le patineur pris en défaut ne devrait-il pas passer les deux minutes au banc des pénalités, que l’adversaire marque un, deux ou trois buts.
Le hockey est probablement le seul sport octroyant des privilèges à une équipe qui a enfreint un règlement.